La narratrice de 14 ans tient un journal où elle parle de sa famille et de ses voisins. Comme dans « mal de pierres », nous sommes en Sardaigne dans « un monde à part qui semble repousser le progrès en se drapant de ses genévriers enchevêtrés et épineux, ses rochers et ses vagues puissantes ». Il n’y a pas que cet endroit qui semble hors norme mais aussi les quelques habitants de cette terre convoitée par les promoteurs immobiliers. Il y a Madame qui refuse de vendre sa maison où elle tient des chambres d’hôtes. Madame aux amants multiples, mais en quête de l’amour, Madame qui croit en la magie blanche comme dans une force puissante. Femme libre, fantasque et toujours la main sur le cœur qui faisait peut-être la putain. Qu’importe, la narratrice et son grand-père l’apprécient car justement est différente, singulière. Il y a les autres voisins : croyants et pratiquants qui la regardent d’un mauvais œil.
Que dire ? Que c’est un livre d’une beauté délicate et pure. C’est avec plaisir que j’ai retrouvé la plume si sensible de Milena Agus. Elle nous dépeint avec grâce et poésie des êtres qui ne vivent pas pour les apparences et qui semblent aller à contre-courant. Des personnes qui semblent souvent décalées, atypiques mais qui sont entières, attachantes.
Il suffit juste de se laisser porter par l’écriture, de fermer les yeux et l’on se prend à rêver , à voyager. Un livre qui m’a beaucoup touché et qui m’a laissé des étoiles plein la tête…
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« Sans la magie, la vie a un goût d’épouvante »