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Maurice Béjart. “Je ne pourrais croire qu’en un Dieu qui saurait danser”.(Nietzsche)
Publié le 25 novembre 2007 par Sarah Oling
Mardi dernier, j'assistais à une conférence où deux intervenants débattaient , l'un sur la mort, l'autre sur les anges. Le
conférencier qui évoquait le thème de la mort, non croyant, fermait symboliquement la porte au passage, à la notion du merveilleux, qui peut survivre à travers le temps et les âges. Celle
qui évoquait les anges et leur présence bienveillante dans sa vie, ouvrait le champ des possibles, entre le Monde d'en haut et le Monde d'en-bas, profane et sacré intimement mêlés.
Cette même semaine, Maurice Béjart est parti rejoindre Jorge Donn en un dernier entrechat. Croyait-il aux anges, à la vie éternelle? Lui, le voyageur aux ailes de vent, qui avait parcouru la
planète, en quète incessante de sens à l'existence, d'interrogation sur la notion de Dieu. Fils de philosophe, élevé dans la religion catholique, inspiré par le bouddhisme, amoureux du Japon
ou de l’Allemagne, converti à l’islam, Béjart était un homme qui laissait la place au doute. Créateur de plus de deux cents ballets, œuvres d’inspiration et œuvres de commande mêlées, il donna
l'image d'un homme libre.
J'aime à l'imaginer parcourant désormais le monde des anges, des djinns ou des dieux hindous. Peut-être crée-il pour un peuple de lumière une ultime chorégraphie?
Il a le temps et l'espace désormais, une éternité.