(Sakifo/Wagram)
Si la température monte ces derniers jours sur Johannesbourg, ce n’est pas à imputer qu’au seul mondial approchant. Plus tournés vers la peau de batterie que le cuir du ballon, Tumi et ses compères font monter les celcius à coups de BPM. Sur un second opus fievreux et rythmé, c’est l’instinct propre aux groupes de hiphop live qui prime, et l’on croit entendre des Roots assumant l’héritage d’un Fela. Le cap des bonnes espérances est bel et bien passé, on monte le volume !
(Tru Thoughts)
C’est souvent qu’on aimerait que les groupes à base électro de de s’essayer à l’acoustique, le temps d’une parenthèse. Le trio Belleruche, adepte de la soul bâtie sur MPC, nous fait ce cadeau sur son dernier format court. Entre quelques inédits et remixes biens sentis, deux moments suspendus, relectures de titres passés guitare en main. On prend soudain conscience de la capacité des Londoniens à composer de belles mélodies, portées par la douce voix de Katrin De Boer. Le beat se tait, l’âme s’exprime.
The Itch (Acoustic)56% Proof
(Nowadays Records)
La France a beau regorger de talentueux lyricistes, il est toujours bon de voir nos producteur voyager avec quelques gâchettes d’outre-Atlantique. Et quand c’est la Fine Equipe, auteur de la savoureuse « Boulangerie » qui s’associe au duo de Charlotte, compères de Wax Tailor, on embarque avec plaisir. Au programme : planète fantastique, galaxie d’ambiances, atmosphères cordées et nébuleuses hiphop. « Alors, Houston, c’est quoi l’problème ?! »
(Rhymesayers)
Ils reviennent de loin et ont le mord aux dents. Freeway, c’est le poulain déchu, éternel espoir du Roc-A-Fella de Jay-Z. Jake One, c’est l’auteur du mythique « Rock Co-Kane Flow » de De La Soul et Doom, reconnu sur le tard. A eux deux, c’est une équipe de choc, et l’un des albums les plus solides de ce début d’année : beats qui claquent, timbre rauque et ambiance motownesque. La voie est libre, sortez le bélier !
(Jarring Effects / CH)
La récente annonce par El-P de la fin de Def Jux a sonné comme le coup de grâce asséné à des amateurs de Hiphop expérimental déjà peu en verve ces derniers temps. Loin d’un lot de consolation à effet placebo, le dernier album de Reverse Engineering a de quoi redonner des envies d’hochement nuqual aux déshérités des ambiances mécaniques et BPM surmultiplés. Et ce ne sont pas les apparitions de M-Sayyid ou Blu Rum13 qui les replongeront dans la torpeur. Finalement, tant que le beat bat…
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