Ainsi, les impôts locaux de Louviers vont augmenter de 4,5%. Après le coup de matraque de 2009 (9% porté à 12% avec l'accompagnement de l'Etat et des autres collectivités) le coup de Jarnac de 2010. Toutes les promesses de la campagne électorale se sont envolées. Contrairement à Michel Champredon, maire d'Evreux, « qui s'attache à tenir ses engagements de campagne » le maire de Louviers s'assoit sur les siens.
Pourquoi cette nouvelle augmentation qui se traduira par 6-7 % de plus sur les feuilles d'impôts avec l'augmentation annuelle des bases et les contraintes extérieures ? «Parce que, affirme le maire, les marges de manœuvre de 2009 ont été réduites à néant par les conséquences de la crise.» 2008 : la crise ! 2009 : la crise ! 2010 : la crise ! C'est la crise. On ne peut nier le rôle du gouvernement Sarkozy-Fillon dans les transferts de charges sur le dos des collectivités locales et dans les baisses des dotations. Mais à Evreux, comment font-ils pour ne pas augmenter leurs impôts ? La crise aussi sévit dans la capitale de l'Eure, non ?
Ils se serrent la ceinture et diminuent leur train de vie. Et surtout, ils refusent de vivre à crédit et d'accroître le poids de leur dette. A Louviers, l'endettement est très élevé, le double des communes de même strate. Je veux bien que l'annuité demeure fixe (4 millions en capital et intérêts en 2010) mais comment diminuer ce stock ? Tant que la ville de Louviers devra faire face à une telle annuité, il est bien évident que les investissements s'en ressentiront.
Quels sont les projets retenus cette année par la majorité municipale ? Le seul gros morceau, c'est l'école de musique. Sans nier la nécessité de cet équipement, on peut tout de même s'interroger sur les choix du maire. Fallait-il tenter de mutualiser les aspects administratifs et pédagogiques avec les écoles de musique de Val-de-Reuil et Pont-de-l'Arche ? Fallait-il réhabiliter le cloître des Pénitents sous cette forme et à ce prix ? Fallait-il déplacer l'école de musique en un lieu plus accessible ? Je ne suis pas certain que toutes les solutions aient été soigneusement étudiées. Aujourd'hui, les Lovériens doivent faire face à un chantier de 4,5 millions d'euros.
Le plan Marschall de la voirie attendra des jours meilleurs. L'hiver 2009-2010 a pourtant été terrible pour les rues de Louviers. On lance les études pour le quartier Jules Ferry… On avance à petits pas sur Notre-Dame… Dans la section de fonctionnement, on surveille l'évolution du personnel comme le lait sur le feu. Et je pense à la plaquette de la campagne électorale avec tous ces éco-quartiers, ces programmes immobiliers, cette ville « première de l'Eure » dans tous les domaines. Disons-le franchement, sans l'aide de l'agglomération Seine-Eure (650 000 euros) la culotte serait encore plus courte.
Les Lovériens comprennent mieux,aujourd'hui, les alertes de feu Michel Doucet qui nous avait éclairés : «à ce rythme, disait-il, on va dans le mur.» Le maire a beau répéter que la ville est gérée, que les finances sont tenues…le réel est là. Qui fait très mal. Notre opposition de 2008 reposait sur une vision stratégique du développement de la ville. Evidemment, elle faisait moins rêver. Mais elle s'appuyait sur des données respectueuses des Lovériens. Et de leur situation financière.