Je l’avoue, je faisais plus que de traîner des pieds à l’idée de visionner la cinquième saison du « Docteur House », surtout que nous avions manqué une grosse moitié de la quatrième pour cause d’hypocondrie sévère de l’auteur de ces lignes à qui il fallait éviter à tout prix de donner du grain à moudre. Mais, comme la pérennité d’un couple repose sur les concessions et que dans 99% des cas, j’ai gain de cause dans le choix des programmes télé, j’ai accordé à ma femme le droit de choisir pour une fois ce que nous allions regarder le mardi soir.
Au départ, j’ai quand même du recoller les wagons en apprenant la mort d’Amber, qui a donc été, et je l’ai appris violemment à cette occasion, la copine de Wilson avant de mourir en partie à cause de House, bien que je ne connaisse pas encore à ce jour les circonstances exactes de son décès.
En ce début de saison 5, Wilson quitte donc House pour toujours, avant de céder à nouveau à ses avances. 13 sait désormais qu’elle est malade et qu’il lui reste dix bonnes années à vivre. Elle brûle donc la chandelle par les deux bouts et couche de façon improbable avec l'ignoble Foreman (qui est très bien placé dans la liste de mes personnages honnis). Taub a trompé sa femme. Cuddy et House sont sur le point de…, mais finalement pas, à moins que… House a engagé au moins pour les premiers épisodes un nouvel ami, pardon un détective privé, pour en savoir plus sur la vie de ses employés. C’est ainsi que nous apprenons que Taub a trompé sa femme ou que la relation contre-nature entre Cameron et le chirurgien à la toison de surfeur bat un peu de l’aile.
Que dire…
« Docteur House », c’est toujours un peu la même chose, comme l’a argué ma mère, qui de toute façon regarde un inédit sur les deux de la soirée House de TF1 quand elle y songe, et comme je le pensais bêtement jusque là, sauf que finalement ce n’est jamais la même chose. Comme souvent dans les séries médicales, les malades sont accessoires et House l’a très bien compris. Ils sont le marchepied vers une catharsis ou pas d’ailleurs.
Cette série a le mérite de compter un personnage principal fort et absolument génial – regarder House en VO est un véritable enchantement – mais de ne pas négliger les satellites qui gravitent autour de lui. Chacun des adjoints de House a une existence et un passif connu ou pas par le téléspectateur qui le découvrira de toute façon un jour. L’opposition entre House et Cuddy tient encore la route au bout de cinq saisons, et la complicité entre Wilson et le vilain héros est toujours aussi crédible et touchante. House détesterait que j’écrive ça. D’ailleurs, à chaque fois que je vois Wilson à l’écran, je me dis que je reverrai bien le « cercle des poètes disparus » ou « beaucoup de bruit pour rien ».
Aujourd’hui, le téléspectateur se demande naïvement si ça se fera enfin ou pas entre son héros et la jolie Cuddy, en sachant que le syndrome Ross et Rachel / Luke et Lorelai / Loïs et Clark / Robin et Ted…est difficile à surmonter.
A titre personnel, alors que j’étais encore un peu sceptique, remarquant à haute voix que de toute façon le patient serait fixé sur son cas entre la fin de la publicité et cinq minutes avant le dénouement de l’épisode, le téléphone de House a sonné dans la voiture que Wilson conduisait pour l’emmener à l’enterrement de son père et le super médecin avait pour sonnerie « MmmBop », la chanson culte des Hanson, simplement parce que c’était les petits, comprendre son équipe qui l’appelait. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça a signifié beaucoup. C’est la chanson qui sépare une série d’une série culte, c’est la petite touche géniale que les Français ont tant de mal à introduire dans leurs fictions. Je place cette sonnerie au même niveau que Barney qui débarque déguisé en pilote de chasse dans l’épisode d’Halloween de la première saison de « How I met your mother » ou de l’instant où il décrit son dépucelage dans un camp de vacances avant que ses potes lui demandent s’il a laissé Bébé dans un coin…