L’histoire s’intéresse aussi à Cécile. Elle a perdu son père à l’âge de 14 ans. On lui a dit qu’il était mort. Elle a déprimé, testé les drogues dures. Et puis elle a appris qu’il était encore en vie, sans doute à Paris, mais son jazzman de père est devenu un marginal errant dans les rues sous le pseudonyme de Bird. Alors après sa désintoxication, elle s’engage au Samu social pour le retrouver. Elle va le croiser par hasard au lendemain du meurtre filmé. C’était son amie. Il a assisté à l’agression, empêché qu’elle se prolonge, récupéré le téléphone mobile. Sa vie est maintenant menacée : un tueur vicieux Steiner a été engagé pour étouffer le scandale.
Ce polar social noir s’enfonce dans les méandres du Paris contemporain où croissent d’années en années toujours plus de marginaux et de sans abris. Evidemment cela rappelle l'ambiance de La Guitare de Bo Diddley du même scénariste mis en images par Chauzy dans la collection Rivages/Casterman/Noir. Là encore, non seulement le scénario de Marc Villard est bien écrit, plein de surprises et de rebondissements, mais il brosse quelques itinéraires éloquents qui conduisent à la rue ou à l’addiction. Cette femme rejetée par son mec parce qu’elle a chopé le VIH. Cette vieille que les enfants jettent dehors parce qu’elle n’a pas d’héritage… Le dessin tout en sobriété de Jean-Philippe Peyraud accentue le caractère puissant de cet album.________________