Le shojo ne se renouvelle pas assez en France

Par Actualitté
Les manga sont classés en plusieurs genres qui représentent chacun un lectorat cible : shonen, seinen, yaoi, josei, shojo. Hier, c'est du petit dernier dont on parlait. Il ne s'agissait pas réellement d'analyser en profondeur le shojo mais plutôt de permettre à un public qui n'est pas forcement connaisseur de découvrir ce genre de manga.
Avant tout, petite précision pour ceux qui ne nous suivraient pas, qu'est-ce que le shojo ? Pour faire simple, on dira que c'est un manga destiné aux filles dans lequel on trouve souvent en thème central une histoire d'amour. Plus elle est compliquée, plus il y a d'obstacles, de malentendus et de quiproquos et mieux c'est. Parmi les grands classiques de ce genre on retrouve Video Girl Ai de Masakazu Katsura ou encore Maison Ikkoku de Rumiko Takahashi.

Pour en revenir à notre conférence, les invités ont brossé un bref historique du genre, rappelant qu'il a apporté une nouvelle fraîcheur au manga et surtout qu'il a permis aux femmes de se lancer dans le dessin. D'ailleurs sur ce point le Japon a été un précurseur, et les aspirantes dessinatrices américaines et européennes se sont lancées à la suite des Japonaises.
En France, deux périodes sont importantes en ce qui concerne le shojo. Les années 2001/2002 qui ont connu une diversification dans les titres grâce à des manga comme Peach Girl, Nana ou encore Fruit Basket. Auparavant, on éditait principalement des shojo dans le style Clamp c'est-à-dire à la lisière du shonen. Les années 2008/2009, c'est donc tout récent, ont connu une grande hausse du nombre de titres édités. Une hausse assez conséquente puisque l'on serait arrivé au seuil limite de production. Une hausse qui a aussi fait arriver sur le marché français des titres de moins bonne qualité. Évidemment devant tous ces titres le public s'y perd un peu.
En ce qui concerne les thèmes du shojo édité actuellement en France, on retrouve dans une large proportion le quotidien. Tout simplement parce que c'est le premier thème à avoir été exploité en masse et que les lectrices (mais aussi lecteurs, car les garçons lisent des shojo) ont du mal à dépasser une vision un peu clichée du shojo pour se tourner vers des titres différents.
 

Cela dit les lecteurs ne sont pas les seuls en cause. Le problème du manque de renouvellement dans le shojo viendrait aussi des éditeurs (pas tous heureusement) qui sembleraient préférer tabler sur des valeurs sûres que sur des titres plus originaux. Les journalistes auraient aussi leur part de responsabilité n'accordant pas assez de visibilité aux titres originaux, car eux aussi auraient une vision un peu clichée du genre.
Partant sur ces bases là, si l'on se projette dans quelques années, quel avenir peut-on imaginer pour le Shojo en France ? Les invités sont restés très mesurés sur ce sujet affirmant que cela dépendrait des choix éditoriaux. Il ne faudra pas éditer n'importe quoi, n'importe comment car les lecteurs sont de plus en plus exigeants et assez frileux.
Et un très grand merci à notre envoyée spéciale sur place ^^