Les femmes ne sont pas des femmes comme les autres

Publié le 29 mars 2010 par Axelelofficial
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Parce que je fais de l’accompagnement professionnel pour les femmes, il est courant que l’on me pose des questions comme « les femmes sont-elles comme ceci  ou cela ?… ». Moi-même je parle quelques fois « des femmes », en étant toutefois consciente que les généralisations sont réductrices.

Nous pensons souvent que Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres, pour reprendre le titre du livre de Janine Mossuz- Lavau et Anne de Kervasdoué. Dans cet ouvrage publié en 1997, elles reprennent les résultats d’une longue enquête menée auprès d’une centaine de femmes aux statuts les plus divers et font ressortir que les femmes ne sont pas des clones des hommes.

Ce constat me rappelle une réflexion de la Contre-Amiral Chantal Desbordes que j’ai eu l’occasion de voir la semaine dernière lors du diner au Sénat de l’Association des Femmes Juristes et Entrepreneures, et qui était également invitée le lendemain par HEC au Féminin. Elle cite à un moment le compliment d’un supérieur qui lui dit : « Vous êtes un sacré bonhomme », voulant lui faire plaisir en lui disant qu’elle était un homme comme les autres, mais elle précise que tout ce qu’elle voulait c’était le droit d’être elle-même. Pour ceux que cela intéress, elle a publié sa biographie en 2006 : Une femme Amiral.

Le dossier spécial de Sciences Humaines d’avril 2010 (n°214) sur « L’ère du post-féminisme » a le mérite de montrer qu’il n’y a pas (ou plus ?) de modèle féminin unique. L’accès à l’éducation supérieure et à des nouveaux postes, l’évolution de la société au niveau de la vie de couple (divorces, remariages, etc.) ont entrainé une multiplicité des choix des femmes en ce qui concerne leur vie privée et professionnelle. On trouve tout autant des femmes dans des métiers dits masculins (avocates, chercheuses, ingénieures,…) que traditionnellement féminins (éducation,…), que des femmes qui s’affichent comme féministes mais revendiquent le droit d’être au foyer ou de porter le voile. Qu’est-ce donc qu’être une femme au 21ème siècle ? Y a-t-il une réponse unique ?

Dans le dossier de Sciences Humaines, vous trouverez un entretien avec la psychologue canadienne Susan Pinker, auteure du livre The Sexual Paradox (traduit par Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit), publié en France en 2009. Elle revient sur les raisons des différences entre les hommes et les femmes et explique que les recherches des dernières années en psychologie et neurosciences montre qu’une partie des différences entre les hommes et les femmes serait liée à la génétique et à l’influence des hormones sur le développement du cerveau, dès avant la naissance et encore après. 

Je suis toujours très précautionneuse avec les explications biologiques car elles peuvent être utilisées pour enfermer les personnes dans des cases ou pour justifier de prétendues hiérarchies entre les êtres humains que je désapprouvent mais je partage avec vous cet article : elle précise ensuite que culture et éducation interviennent après et amplifient ces différences. On ne pourrait donc pas raisonner en termes de nature versus culture, ni pour les hommes ni pour les femmes, mais il faudrait considérer que les deux "dansent ensemble". On en déduit que les individus font des choix selon leur parcours de vie et les opportunités qui leurs sont proposées. Là où je rejoins Susan Pinker, c’est quand elle dit que ces choix ne sont pas toujours aussi faciles pour les uns et les autres, car la société est encore régie en grande partie par des normes masculines.

On en revient donc au point de départ : les femmes ne sont pas des hommes comme les autres, mais il n’y a pas non plus « les femmes » ou « la femme », il y a des femmes et des hommes qui font des choix personnels et qui tous ensemble font bouger les lignes. A suivre au cours du 21ème siècle...