Il y a la haute couture, la haute coiffure. Chères, et donc réservées aux rich and famous.
Il y a aussi la « haute finance », qu’on appelait le sentiment de place. Réservé aux dirigeants importants, parfois membres du Conseil de la Banque de France. Les 200 familles, des initiés …
La note suivante préparait un récent conseil d’une vénérable et familiale banque privée. Par erreur, elle a été diffusée. Devenons aussi des initiés.
La crise boursière de 2001, celle des dotcoms, a été éteinte par Mrs. Bush et Greenspan à coups de milliards. La panique qui avait suivi le 9/11 les justifiait : comme après Pearl Harbour, une nation en guerre ne mégote pas. Mais nous ignorions que cette crise marquait aussi la fin d’un cycle de hausse commencé en 1974 et qui s’était accéléré avec Mr. Reagan en 1982: DJ en hausse de 2300% depuis le creux de 1974 (indice 570, mais dans des volumes nuls) ou 1000% si on prend l’indice de 1982.(Bien sur…)
Ce cycle haussier aurait donc duré 26 ans. Il a été artificiellement prolongé de 8 ans par cette politique d’argent trop facile. 34 ans au total. Mais plus dure sera la chute. Depuis Novembre 2007, elle a viré au krach mondial avec la faillite Lehman (une regrettable erreur de la Fed, mais un concurrent de moins). Le contribuable a payé pour sauver… nos Maisons et nos carrières. Merci.
Mais la fin de ce cycle avait d’autres raisons, plus fondamentales que les excès de risques de nos traders. C’est un changement d’époque. Comme en 1929 avec la ruine de l’Europe. Ou lors des cycles des chemins de fer ou autres inventions observés depuis 200 ans en Occident. Aujourd’hui, c’est la ré-émergence de l’Asie, avec 2,5 milliards de producteurs de même culture scientifique que nous, mais avec des salaires bien inférieurs aux nôtres. Nos peuples devront souffrir en attendant un ré-équilibre des niveaux de vie. Et investir en recherche et éducation. Seule l’Allemagne en a conscience. Elle en tire déjà profit par ses exportations.
L’expérience boursière nous apprend que la baisse dure le tiers de la hausse précédente. Ca ferait donc 10 à 12 ans. Sortie probable vers 2017 au plus tôt. Le marché remonte depuis mars 2009 ? C’est un « bear market rallye ». Avec 66%, il est juste dans la moyenne de ceux des 110 dernières années. Une autre jambe de baisse est à attendre. Heureusement, cette fois-ci, nous sommes prévenus.
Pourquoi la prolongation de la baisse ? Parce que l’économie doit s’adapter. En 1933, ce fut le new deal aux USA. Introduit en France en 1936, et en GB en 1945. Ca a bien marché. Mais le système de l’Etat providence est à bout de souffle. Saturé et de rentabilité décroissante. Voyez :
Il n’y a pas de reprise dans l’OCDE. Sans doute faute de vrais besoins de consommation, qui représentent 70% du PNB. Nos amis de Microsoft et de Dassault Systèmes nous le confirment pour les technos. Idem pour l’immobilier. New York nous annonce que les faillites personnelles repartent après les mesures Obama: 14% de prêts en retard à fin 2009, et tous les achats de logements depuis 10 ans en perte avec leurs hypothèques sous l’eau. Encore pire pour les cartes de crédit ; d’ailleurs, nous n’en offrons plus et l’encours diminue alors qu’elles nous procurent nos meilleures marges (bien sur, à 21% quand nous nous refinancons à 0,5…). Et l’auto épuisera ses commandes dues aux primes à la casse d’ici fin Avril. Ca, c’est pour les salariés.
Pour les Etats, c’est pire. Les statistiques officielles ne valent pas mieux que celles de la Grèce. Car elles ne tiennent pas compte des engagements à terme de retraite et de santé. Ni du coût des emprunts publics: même aux bas taux actuels, ils consomment déjà la totalité des recettes de l’IS, aux USA, en GB et en France. La Cour des Comptes US a calculé qu’il faudrait y consacrer 92ct sur chaque $ en 2018, au rythme actuel. Ca ne peut donc pas durer, sauf à accepter une hyper inflation. Est-ce notre intérêt ?
Que faire ? (Nous parlons de nos affaires, pas de celles du public où les besoins sont évidents, mais notre classe politique….)
D’abord, survivre, comme après 1929. Et s’assurer que les mouvements sociaux ne seront pas incontrôlables, quand le peuple comprendra qu’il devra payer ; la méthode de nos cousins allemands en 1933 ne fut pas la meilleure. En France, heureusement, les syndicats de fonctionnaires sont de notre côté parce qu’ils pensent que le secteur privé payera pour tous. Mais, ailleurs ?
Et puis, nous placer sur les zones et les nouveaux secteurs de prospérité. Pour profiter de ce ré-équilibrage avec l’Asie. Ca fera l’objet d’une prochaine note.
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