Oubliez ce que vous savez d’elle. Ecoutez sa voix et sa capacité à la moduler, à accéder aux aigus, à descendre dans le velours, à bondir avec puissance, à s’adoucir, à mordre, à sourire. Dites vous aussi que son prénom est le nom d’un groupe de quatre musiciens, dont les sons et les rythmes pourraient bien vous prendre par les épaules et vous secouer la tête, un batteur qui affirme une pulsation ferme, un bassiste qui ne s’en laisse pas conter, un guitariste qui passe aisément du rock à la ballade et une chanteuse qui rugit ou qui feule, qui chante en anglais et réveille le souvenir d’autres chanteuses, parce que notre oreille ne sait pas donner un nom à ce qui est nouveau.
Elle dit qu’elle est la fille de Jacques Higelin, et, bien sûr, on la croit, mais elle est peut-être aussi petite fille du rock et de la scène, et elle ne copie ni le père ni le grand-père. Elle est elle-même et elle ne fait pas son âge.