Vendredi 25 mars, le Président de la République a décidé de radier des cadres le chef d'escadron de gendarmerie Jean-Hugues Matelly.
Ce gendarme, également chercheur au CNRS, avait eu l’audace de publier un article dans lequel il critiquait le rapprochement gendarmerie-police au sein du Ministère de l’Intérieur. Ce rapprochement, ils sont nombreux, issus des deux corps à l’avoir critiqué.
Lors de la discussion de la loi qui avait mis en œuvre ce rapprochement, les députés socialistes et républicains avaient tiré la sonnette d’alarme, ce rapprochement risquant de faire disparaître, à terme, les spécificités du métier de gendarme.
Le chef d’escadront Matelly a lui subi les foudres de l’Elysée pour s’être élevé contre la réforme. Il a écopé de la sanction la plus lourde et sans doute la plus dégradante pour un militaire : le renvoi de l'armée.
Cette mesure apparaît aussi disproportionnée qu'inquiétante.
Disproportionnée, puisque c'est la première fois qu'un gendarme est radié selon une procédure réservée normalement aux gendarmes délinquants ou corrompus. Inquiétante car la radiation vient aujourd'hui sanctionner un délit d'opinion.
« La gendarmerie enterrée dans l'indifférence générale », avait osé écrire l'ex-officier de gendarmerie Matelly. Sa radiation vaut réponse. Par sa tribune, sans doute avait-il visé juste.
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