Il y a bientôt un an, j'avais évoqué la condamnation du syndicaliste Valentin Ourousov. Cette semaine, j'ai reçu un appel pour sa libération, sa santé ne permettant pas un maintien en détention. Je vous le livre tel quel :
ALROSA est une entreprise florissante : c'est le premier producteur russe de diamants. En 2009 ALROSA a vendu 25 % des diamants bruts achetés dans le monde. ALROSA a annoncé avoir devancé cette même année le bostwanais Debswana et le sud-africain De Beers dans la production de carats. Le conseil de surveillance d'ALROSA est présidé par le ministre russe des finances, Koudrine, flanqué du premier ministre de la république de Sakha-Iakoutie, Egor Borissov et du vice-premier ministre, Guennadi Alexeiev. En août 2009 le premier ministre Vladimir Poutine a fait attribuer par l'Etat russe un soutien d'un milliard de dollars à ALROSA.
Le syndicat de Valentin Ourousov a vite rassemblé près d'un millier de membres, et a soumis à la direction une liste de revendications portant sur les conditions de travail et de rémunération des ouvriers et employés de l'entreprise. La réaction ne s'est pas fait attendre.
Le 13 septembre 2008, Valentin Ourousov a été arrêté et accusé de « détention de narcotiques » qu'en réalité, selon un procédé éprouvé, les policiers lui fourrèrent dans la poche au moment même de son arrestation. L'un des deux officiers de police chargés de l'opération fut d'ailleurs arrêté peu après pour malversations.
En même temps, la direction d'ALROSA a licencié tous les responsables du syndicat « Profsvoboda », les a fait inscrire sur une « liste noire » destinée à les empêcher de retrouver du travail. Elle a obtenu ce qu'elle voulait : le syndicat décapité a perdu plus de la moitié de ses adhérents. Le gouvernement de la République de Sakha (Iakoutie) reste quant à lui sourd aux appels lancés en faveur d'Ourousov, et ne semble être sensible qu'aux exigences de la direction d'ALROSA.
Ourousov est atteint d'une maladie des reins qui a nécessité son hospitalisation bientôt suivie de son renvoi en cellule, où il est soumis au harcèlement de l'administration pénitentiaire.
Sa vie est en danger ! Son maintien en prison est une violation des libertés syndicales élémentaires.
Deux délégations de syndicalistes aux ambassades de Russie à Paris et à Berlin ont fait état de ces éléments, et ont réclamé sa libération, tout comme le syndicat des mineurs britanniques, et des militants ouvriers et démocratiques de Serbie. Pour sauver Ourousov et défendre les libertés syndicales cette exigence doit être largement reprise.
C'est pourquoi les soussignés réclament la libération immédiate de Valentin Ourousov.
Premiers signataires : Carine Clément, « Institut de l'Action collective » (IKD, Moscou), Jean-Jacques Marie, historien ;
Merci de renvoyer votre signature, en indiquant vos nom, prénom, et qualité, à Jean-Jacques Marie, jj.marie[at]club-internet.fr
L'appel en russe et ses signataires sont visibles ici.