1er Jour de Noël : tête en coton.
2ème Jour : Tête en pastèque passée à la moulinette.
Troisième jour : visite chez le médecin qui s’impose.
Diagnostique: bronchite avec antibiotiques au menu du jour.
Et traitement : Sisi en VO (allemand) non sous titré, bouillon chaud, câlins faits par la petite chatte Emy et un bon livre recommandé par ma belle mère.
Ai-je vous ai déjà dit que tout ça, se passe en vacances, chez mes beaux parents ? Des gens extraordinaires que j’admire et que j’aime au point d’avoir honte de asperger leur maison avec mes bactéries?!
Bref, le bon livre dont je me suis emparé pendant ma convalescence n’est autre que le dernier Gavalda. Ce petit bijou littéraire de 165 pages qui gagne de la place dans cette marée de gros bouquins, à pas moins de 5cm d’épaisseur et à 15 mots par page. Comme quoi, la qualité littéraire ne se mesure pas à la page ni au prix mais à l’histoire et le style. Et l’histoire est extrêmement simple et pourtant elle nous ressemble : 3 frères et sœurs qui s’enfuient le temps d’un week end d’un mariage en famille pour aller rejoindre leur petit frère qui se trouve au fin fond de la campagne. Pour quelques heures, ils mettent de côté enfants, divorce, belle cœur gentille-chiante, dettes et quotidien Parisien pour un avant dernier goût d’enfance perdue.
Si je devrais résumer ce livre je dirai : j’aime le style et la description des personnages. J’aime le côté : je vais partir d’un événement ou un geste pour tracer le destin des personnages. Car à chaque fois qu’on introduit un nouveau personnage, on le place d’abord dans le contexte familial, ensuite on décrit son destin pour arriver à sa situation actuelle.
Si pour la construction des personnages secondaires, comme la belle sœur, Gavalda va utiliser les phrases courtes qui partent d’un geste ou une action simple (ex) :
« Carine a sorti une lingette d’alcool de son vanity pour se désinfecter les mains. Carine se désinfecte toujours les mains quand elle sort d’un lieu public. C’est à cause de l’hygiène. Parce que Carine, elle voit les microbes. Elle voit leurs petites pattes velues et leur horrible bouche. »
Pour des personnages comme la grande sœur, elle joue avec les contrastes et les différences afin de mieux le situer dans l’espace familial (ex) :
« Elle a peur de son ombre, je m’assois dessus. Elle recopie des sonnets, je télécharge des samples. Elle admire les peintres, je préfère les photographes… »
Quant au style j’ai beaucoup admiré cette force à trouver tous les moyens possibles à nous mettre dans l’ambiance et décrire l’univers de cette famille. Pour nous donner l’impression d’être avec les personnages dans la voiture : on coupe souvent les actions comme si au montage on coupait un film pour donner du rythme. Le frère qui regarde dans le rétroviseur à chaque réflexion déplacée de sa femme, la belle sœur qui réagit à chaque coup de frein de peur de louper sa manucure. La jupe trop serrée qui empêche un de personnages à s’asseoir dans la voiture sous peine de craquer etc. Tous ces actions, sont coupées par un souvenir ou une action secondaire.
Et il faut bien dire, qu’on a tous rêvé de s’échapper un jour de la même manière que ces personnes, d’une situation familiale trop oppressante ou trop pénible. Vous savez : de ces tantes qui vous serrent trop fort les joues en vous disant « toujours pas mariée??? » ou bien un oncle qui vous parle pendant des heures de sa fille ou son fils qui a bien réussi dans la vie alors que vous, ça fait 2 ans que vous êtes au chômage…
Moi en tout cas, j’aurais bien aimé m’échapper du mariage de mon frère auquel mon père n’a pas arrêté me comparer à ma demie sœur qui a 7ans de moins que moi , en me disant que je ferais bien de prendre exemple sur elle côté mode sinon je vais rester vieille fille… (blonde, 1m70, maquillée comme une poupée, mini jupe jusqu’au fesses, bottes en cuir). Je suis brune, pas plus d'1m60, je n'ai jamais porté de mini jupe et je suis toujours pas mariée... J'aurais du faire une couleur???
Donc si vous rêvez vous échapper, au moins pendant quelques heures, achetez ce livre. De mon côté je vous laisse le savourer et je pars à la recherche d’un mouchoir encore disponible pour accueillir mes microbes.