Daniel Duvillard (*), chef des opérations du CICR pour l’Afrique de l’Est, parle de la libération le 18 mars dernier de son collègue Gauthier Lefèvre et de l’action du CICR au Soudan.
Gauthier Lefèvre a été relâché. Quelle a été votre première réaction ?
J’ai été et je reste extrêmement heureux et soulagé de sa libération, et je tiens à remercier tous ceux qui nous ont soutenus pendant cette période difficile et qui ont contribué à ce que cette libération ait lieu. Pour Gauthier, sa compagne et sa famille, les 147 jours de captivité ont été terriblement douloureux. Ils ont fait preuve d’une force extraordinaire pour faire face à la situation.
Le CICR a-t-il payé une rançon ? Comment Gauthier a-t-il retrouvé la liberté ?
Non, nous n’avons payé aucune rançon. Le CICR a pour principe de ne pas payer de rançon, où que ce soit dans le monde. Si nous avions fait une exception dans ce cas, cela mettrait en péril la sécurité du personnel du CICR et la capacité de notre institution à travailler dans les zones de conflit et d’autres régions sensibles du Soudan, ainsi que dans de nombreux autres pays. Après l’enlèvement de Gauthier le 22 octobre 2009 près d’El Geneina, la capitale du Darfour Ouest, nous avons collaboré étroitement avec les autorités soudanaises pour parvenir à ce qu’il revienne sain et sauf. Le 18 mars, ses ravisseurs l’ont finalement remis à ces autorités.
Comment s’annonce l’avenir pour le CICR au Darfour ?
Nous restons décidés à aider la population du Darfour. Mais nous devons aussi tenir compte de la sécurité de notre personnel. Nous sommes donc en train d’étudier diverses façons de travailler qui nous permettraient de concilier ces deux objectifs.
(*) Sur la photo, de droite à gauche, Gauthier Lefèvre, Daniel Duvillard et Jalob Kellengerber, président du CICR.
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