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Bides du Dimanche

Publié le 28 mars 2010 par H16

Ce dimanche, ce fut bide.

D’une part, la purée que j’avais préparée pour le délicieux dos de cabillaud manquait de crème. Vraiment. Pourtant, c’est délicieux, la purée avec un peu de crème pour la rendre plus moelleuse. Mais erreur tragique de casting hier, j’ai oublié d’en acheter.

… Ca tient à peu de choses, finalement…

Dos de cabillaud. Miam.

Et d’autre part, ce dimanche est l’occasion de parler de deux bides, qui, bien qu’ils soient retentissants, me laissent un demi-sourire en coin. Je suis comme ça, moi : j’aime les gamelles des autres, lorsqu’elles sont jolies, prévisibles et de surcroît parfaitement inutiles.

Le premier bide, c’est celui du No-Sarkozy-Day. L’opération, dès le départ, avait ce fumet délicieux d’un bidule concocté à la va-vite, par copie d’un événement plus spontané, celui du No Berlusconi Day. Ce dernier avait réussi à rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues italiennes pour protester contre les coups de boutoirs grossiers que l’actuel chef du gouvernement italien fait subir à la législation de son pays, dans le but, notamment, de s’extirper des nombreuses magouilles financières dans lesquelles il barbote avec délice.

En France, l’idée était donc de rassembler le plus vastement possible tous les anti-sarkozystes, afin, dans un premier temps, de réclamer la démissssion de ce leader fachisssse qui opprime et oppresssse, et – après moult tergiversations plus comiques qu’autre chose – dans un second temps … on ne sait pas trop, c’est assez flou. Bref, ils devaient se rassembler pour protester, parce que Sarkozy, c’est scandaleux, c’est vraiment scandaleux. Vraiment, quoi.

Et à moins de se la jouer Xavier Bertrand un soir de mars 2010 suite à une branlée électorale de magnitude 9, on ne peut conclure qu’une chose : ce fut un bide.

On aurait dit … on aurait dit qu’ils avaient tenté de faire libérer Abel Chemoul, tiens.

Ceci dit, c’était prévisible : Sarkozy, s’il est effectivement presque complètement nul, n’en est pas non plus fasciste.

On peut facilement lui reprocher d’être une girouette opportuniste (un coup pour, un coup contre la Taxe Carbone, pour prendre un exemple récent), de ne faire que de la communication vaporeuse et s’engluer dans une absence d’action assez dramatique, etc…

Mais pour le moment, on est encore assez loin, très loin même, des conditions d’exercice du pouvoir d’un Chavez contre lequel, à vrai dire, on entend pas du tout ceux qui se sont organisés pour rouspéter contre l’omni-président Nicolas…

L’autre bide, ce fut celui de l’Earth Hour 2010.

L’opération qui consistait, je vous le rappelle, à faire tomber stupidement un réseau électrique en éteignant des objets électriques et en les rallumant tous à 21H30 précise, a encore une fois merdé comiquement devant la mollesse de la mobilisation de la population qui avait, semble-t-il, d’autres chats à électrocuter.

RTE - conso 27.03.2010

On pourra le constater en regardant la soirée du 27 mars 2010 côté fournisseur électrique : on ne voit rien. Pas de pic, pas de décrue, rien.

Là encore, c’était prévisible :avec deux secondes de réflexion, on comprend qu’une telle démarche n’apporte absolument rien en terme de sauvegarde énergétique, et rien en terme écolo non plus.

D’une part, les objets électriques produisent naturellement de la chaleur, et au mois de mars, les populations concernées par le Earth Hour 2010, majoritairement dans l’hémisphère nord, donc au tout début d’un printemps pas tip top chaud actuellement, ont précisément besoin de cette chaleur. Ce qui veut dire que ce qui ne sera pas consommé par les appareils éteints le sera, plus tard ou immédiatement, par les radiateurs (la plupart réglés au thermostat, donc automatiques).

D’autre part, la production électrique, en France, est majoritairement nucléaire, et n’obéit donc que très peu aux variations de la demande. Un réacteur nucléaire, ce n’est pas un gros moteur qu’on peut accélérer ou ralentir à loisir. Ce qui n’aura pas été consommé dans cette période aura simplement servir à réchauffer puis refroidir de l’eau -pure perte, donc. La production, elle, ne varie quasiment pas.

Autrement dit : pour ceux qui tentent l’opération, cela n’a aucun impact ni sur la Terre, ni sur la facture finale (il faudrait, pour bien faire, une Earth Hour tous les jours pour qu’on voie une différence sur la facture finale, et pas forcément agréable).

Exactement, d’ailleurs, comme le No-Sarkozy-Day : aucun impact, aucun changement.

Décidément, l’activisme politique, dans ce pays, ça eut payé.

Mais ça paye plus.


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