Time : L'obsession

Publié le 28 mars 2010 par Diana
Après avoir loupé sa sortie en salle, attendu sa sortie en dvd pour ne pas l’acheter (le prix était démesuré pour une édition simple), j’ai eu la joie de découvrir Time / Sigan (2006) de Kim Ki-duk emballé dans un papier cadeau, surprise ! Tout vient à point à qui sait attendre… Je me réjouissais donc de découvrir, à l’époque, le dernier essai en date du cinéaste sud-coréen.
Après une dispute, Seh hee, décide de quitter son petit ami pour changer de visage en subissant une opération de chirurgie esthétique. Elle revient 6 mois plus tard pour le reconquérir…
Dans Time, Kim Ki-duk s’attaque à un phénomène de société en Corée du sud : la chirurgie esthétique. A travers Seh hee il traduit une société coréenne obsédée par la peur de vieillir et l’apparence. La jeune femme jalouse est persuadée que ces problèmes de couple sont liés à son physique « ennuyeux ». L’auteur s’attarde sur une obsession sans limite poussant cette jeune génération à trouver dans cette course à l’apparence, une source de satisfaction éphémère. Dans Time Se hee s’engouffre dans un cercle vicieux, la souffrance la poussant à modifier son physique et à répéter les opérations de chirurgie.
Avec KKD aux manettes, on s’attendait à un film à la fois brutale et lucide, son talent à retranscrire les questionnements identitaires ayant déjà été démontré dans ces précédentes œuvres : Samaritan Girl, Adresse inconnue.
Malheureusement, le cinéaste se perd dans son essai, livrant une histoire tombant dans l’absurdité des faits et de la narration. Les scènes souvent répétitives manquent d’authenticité et accuse un non sens général. Elles s’enchaînent sans apporter la force attendue. A plusieurs reprises, je me suis rassurée en me disant « le meilleur est à venir », mais les dieux du cinéma n’ont pris vent de mes espérances. Le film s’enlise dans une fin tortueuse et interminable.
Le seul bon point, le décor de cette plage jonchée de statuts irréels et poétiques, que KKD a lui même dessiné.
La carrière de KKD a souvent été irrégulière, passant d’œuvres marquantes à des films médiocres, Time fait donc partie de cette deuxième catégorie. Un film décevant et à vite oublier…
Diana