Au sein d’une conférence animée par Alain Beuve-Méry (Le Monde des livres), on pouvait écouter hier, au Salon du livre, Gwendal Bihan, pour Leezam, Marie Desplechin, auteure pour Smartnovel, Yannick Lacoste, de Mobilire et Marc Szjowicz, libraire au sein du réseau Canal BD qui comprend 87 librairies indépendantes en Belgique, Suisse, Québec, Italie, Chine, et en France.
Leezam, Smartnovel ou encore Mobilire sont des plateformes qui offrent aux utilisateurs la possibilité de télécharger des nouvelles aussi bien que quelques planches de BD. Surfant sur les nouvelles possibilités offertes par les smartphones, ils souhaitent, par l’intermédiaire d’applications, proposer quelques instants de divertissement aux grands lecteurs ainsi qu'aux amateurs de bandes dessinées.
Et certains n’hésitent plus à se placer comme éditeurs, n’ayant qu’une seule existence virtuelle sans toutefois écarter la possibilité de revenir vers un support papier afin d’éditer les grands succès des textes et planches mises en téléchargement.
Tout cela fait un peu peur à notre libraire, Marc Szjowicz, qui se demande bien quelle place lui restera lorsque l’éditeur assurera aussi la vente de son propre contenu. C’est sans doute pour répondre à ces interrogations que la plateforme Mobilire et le réseau de librairies Canal BD ont choisi de s’associer pour mettre en place une bibliothèque en ligne. C’est à partir de cet été que l’on pourra y retrouver un choix très important en matière de bande dessinée numérique.
Les lecteurs mobiles sont appelés à devenir l’avenir de l’ordinateur, tout du moins pour les applications essentiellement ludiques. Et l’arrivée prochaine de l’iPad est loin de contredire cette vision des choses.
Dans un avenir proche, le numérique côtoiera le livre physique à la manière du livre de poche qui côtoie déjà depuis longtemps le livre grand format sans que l’un n’est à pâtir de l’existence de l’autre.
Le libraire aura toujours son rôle à jouer, en bout de chaîne. Dans ce cadre, un prix unique sur le livre numérique est attendu pour que le marché puisse se structurer de façon saine. Sans un respect de la place du libraire, ce dernier risquerait fort de se mettre lui aussi à éditer du contenu, axé cette fois sur la proximité.