Un rêve Italien

Michele Placido, réalisateur italien avec Romanzo Crimanale avait réalisé l'un des dix meilleurs polards de ces dix dernières années.

Avec le rêve italien qui aurait pu s'appeler une histoire italienne, il a choisi de traiter les évènements de mai 68 au travers d'une famille bourgeoise romaine qui va vivre durement la montée de l'extrême gauche dans une Italie post-fasciste.

Le rêve italien raconte l'histoire de Nicola, un jeune policier qui rêve de devenir acteur, de Nicolas qui rêve de révolution, et de Laura qui rêve d'émancipation et d'humanisme.

Michel Placido s'attarde notamment à évoquer la non compréhension entre ces jeunes adultes et leurs parents. Ces jeunes adultes éduqués dans les valeurs d'autorité et de hiérarchie et ces parents qui ont du mal à accepter ces revendications de liberté nouvelle.

Cette perte de repères se traduit à travers ce film avec la disparition de la chienne de la maison Frieda, déjà malade et vieillie et la maladie du père de Laura. Ces deux symboles questionnent à la fois la cohésion et l'unité de cette vie familiale en train d'imploser à l'image de ces événements de mai 68.

Sans dénoncer ni encenser une révolution inachevée, le réalisateur italien fait un constat.

On verra au travers du film, les hésitations idéologiques partagées entre les revendications estudiantines et l'envie parfois d'aller plus loin dans cette révolte utopique, comme si le reversement de cette société capitaliste dont ils dénoncent les effets, n'était qu'un prétexte pour vivre pleinement des moments de liberté.

Si la révolution de mai 68 n'a pas réussi son entreprise de remise en cause du pouvoir, elle a permis cependant une libération des schémas traditionnels. De cette révolution non achevée, naitra un enfant de l'amour.

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