---- suite de Retraites : Ce qu'on peut faire ----
Toujours dans les modifications politiques du système de retraites, on peut aussi imaginer des retraites par capitalisation. En fait, elles existent déjà. Il y a le système PREFON des
fonctionnaires qui existe depuis longtemps, et les PERP créés par Fillon en 2003. Je ne suis pas contre ce principe qui permet à ceux qui le veulent de préparer leur retraite par une démarche
personnelle, mais ce système doit rester l'exception. Ça relève d'une démarche personnelle, il ne faut pas qu'on y soit obligés pour avoir une retraite décente. Si c'est possible, il est quand
même préférable que ce soit la solidarité des générations qui assure les retraites plutôt qu'une démarche individuelle.
Toujours sur le plan politique, la réforme des retraites ne peut être juste qu'à deux conditions : Une harmonisation des régimes de retraite et des règles portant sur la
pénibilité.
Harmonisation parce que, même après la petite réforme Sarkozy de début de mandat sur les régimes spéciaux, les Français ne sont pas égaux devant les régimes de retraite. Le régime général,
celui des salariés du privé, est le moins favorable, et les multiples régimes spéciaux sont beaucoup plus avantageux. Une bonne réforme devrait changer cette injustice. La situation actuelle
favorise les oppositions entre public et privé mais aussi entre élus et citoyens. Parce que les retraites des élus non plus elles ne sont pas mauvaises !
Si on touche à l'âge de départ à la retraite pour des raisons d'allongement de l'espérance de vie, il est logique de moduler cet âge de départ à la retraite suivant la profession. Parce que, par
exemple, selon qu'on est cadre dans le tertiaire ou ouvrier du bâtiment, on n'a pas du tout la même espérance de vie. Mais attention à l'opposition marxiste des classes : Ce n'est pas aussi
simple que ça. Les instituteurs, par exemple, sont dans les professions modestes mais leur espérance de vie est très bonne.
L'espérance de vie, c'est le seul moyen de mesurer la pénibilité d'une profession qui me semble objectif. Tous les métiers sont pénibles. L'homme mange son pain à la sueur de son front. Si
on commence à mesurer la pénibilité avec des critères subjectifs, ceux qui en obtiendront le plus d'avantage sont ceux qui gueulent le plus fort, donc les professions les plus syndicalisées. Et
comme ce sont déjà ces professions qui bénéficient des régimes spéciaux, on ajouterait de l'injustice à l'injustice.