Pierrick Fedrigo, au sommet du Col de l’Ospedale, terme de la première étape du Critérium International était tout aussi surpris que les observateurs après sa victoire devant les meilleurs du peloton.
Surpris, Fedrigo l’était d’abord parce que, comme tout le monde il attendait dans cette ultime ascension une offensive des Contador, Samuel Sanchez, Cadel Evans voire même Alexandre Vinokourov, mais il n’a rien vu venir. Ces messieurs sont restés englués dans leur lutte intestine dans un premier temps, puis gênés par un épouvantable vent de face, n’ont pas osé prendre la course en main. Vinokourov a bien fait le tempo jusqu’à cinq kilomètres de l’arrivée, laminant le peloton, provoquant une première sélection, mais son leader Contador, peu en jambes, a vite rétrogradé des premières places du peloton pour terminer à plus d’une minute du vainqueur ...
Surpris, Fedrigo l’était ensuite, parce que la veille, lors de la reconnaissance du parcours, il l'avait interrompu en raison du mauvais temps à trois kilomètres du sommet, endroit ou il s’est projeté seul en tête de l’épreuve, sans connaître le parcours qui lui était désormais proposé.
Surpris, Fedrigo l’était enfin, lorsque après avoir porté son attaque, il s’est rendu compte que personne ne le suivait. Dès lors, il n’était plus question pour lui de tergiverser mais bien au contraire de filer vers l’arrivée pour obtenir son premier succès de la saison.
Dans le même temps, Contador, qui n’a pu s’entraîner correctement toute la semaine en raison de conditions atmosphériques défavorables dans la région de Madrid, a paru nettement manquer de kilomètres dans les jambes. Lance Armstrong - qui, dès son arrivée en Corse à bord de son Jet personnel, a confirmé que pour lui le seul rendez-vous important de sa saison était celui du Tour - n’a pas paru vouloir se mêler au débat. Il termine loin du vainqueur. Comme annoncé sur ce blog, le duel Contador-Armstrong n’a pas eu lieu au cours du Critérium International.
Cadel Evans et Samuel Sanchez ont fourni la même impression que celle de Contador. Pour tous ces coureurs, la saison ne fait que commencer. Les quinze jours qui viennent seront réservés aux coureurs de type « flandrien » avec le Tour des Flandres, puis Paris-Roubaix. Dans trois semaines, avec le retour des classiques « ardennaises », on les verra sous un tout autre jour.
Voici maintenant, alors qu’il reste deux étapes pour ce dimanche (une de plaine de 75 km et une contre la montre de 7,5 km), Pierrick Fedrigo en tête du classement général avec, compte tenu des bonifications, 15 secondes d’avance sur le portugais Tiego Machado de la formation RadioShack très impressionnant lors du dernier Paris-Nice, 21 sur Samuel Sanchez, 25 sur Cadel Evans, 25 sur David Moncoutié, remarquable cinquième de l’étape pour son neuvième jour de course de la saison, 25 sur Carrara et 25 également sur l’australien Michaêl Rogers, redoutable contre la montre.
Alberto Contador est à 1'13 et Lance Armstrong est 50ème à 4'51. L’Américain a fini en « roue libre » en compagnie de son fidèle Popovych.
Le suspense est donc total et l’on souhaite à Pierrick Fedrigo tout le bonheur possible. Il fait partie des coureurs nationaux sur lesquels reposent beaucoup d’espoirs de belles et grandes victoires car pour l’heure la France n’est que 12ème du classement mondial.
Jean-Paul