Nicolas Sarkozy s'est montré ferme face aux pirates du web, lors de la remise officielle de l'accord interprofessionnel signé dans le cadre de la mission contre le piratage. "J'avais pris des engagements avant les élections. Je souhaite qu'ils soient appliqués. J'ai été élu sur le travail normalement rémunéré, je ne transigerai pas sur ces principes", a déclaré le chef de l'Etat.
"Musique, cinéma, édition.... Tout est disponible partout sur internet. C'est une richesse, une chance pour la diffusion de la culture. Pour autant nous sommes proches d'un trou noir proche d'assécher la création", a estimé Nicolas Sarkozy. "La ruine progressive de l'économie musicale est proche. Le cinéma risque de subir le même sort que la musique avec le très haut débit.
C'est à une véritable destruction de la culture que nous risquons d'assister", a-t-il prévenu. "Aujourd'hui, un accord est signé. Internet, c'est une nouvelle frontière, mais ça ne doit pas être le Far-West high-tech, une zone de non droit ou l'on peut piller en toute impunité. Le vol à l'étalage numérique n'est pas admissible", a poursuivi le chef de l'Etat.
Dans son rapport, la commission Olivennes propose d'abord l'envoi de messages d'avertissement aux internautes pirates, suivis en cas de récidive d'une suspension de leur abonnement internet puis, en dernière extrémité, de sa résiliation. "Les jeunes doivent comprendre que si on tue les droits d'auteurs, on tue la création", a souligné Nicolas Sarkozy. "Dans six mois, nous tirerons le bilan de l'application de ces nouvelles lois. Et si nos propositions ne marchent pas, on pourra les faire évoluer, les renforcer s'il le faut", a-t-il conclu.
"Pour développer l'offre légale sur internet, les ayants droit de la musique doivent s'engager à abandonner les DRM" (système de protection des fichiers numériques), a ensuite demandé Nicolas Sarkozy. "Il est impensable qu'un fichier téléchargé illégalement puisse être lu sur n'importe quel lecteur, alors que c'est impossible pour les fichiers légaux", a-t-il estimé.
L'accord propose aussi d'aligner le délai de mise à disposition des films en vidéo à la demande (VOD) sur celui des DVD, soit six mois après la sortie en salle contre sept et demi actuellement. Certaines de ces mesures nécessiteront des modifications législatives. Cette mission sur la lutte contre le téléchargement illicite et pour le développement de l'offre culturelle légale sur internet a été confiée par le gouvernement début septembre à Denis Olivennes, PDG de la Fnac, qui a auditionné tous les acteurs du secteur.
Source LCI.fr