Quand vient le printemps, après la satisfaction d'en constater les signes tangibles comme d'entendre le chant des oiseaux le matin ou de voir fleurir les jardins du jaune éclatant de gaîté retrouvée grâce aux forsythias et aux jonquilles, une sorte de bouillonnement intérieur me pousse à ranger et nettoyer la maison afin de me débarrasser d'une vieille peau qui n'est plus à ma taille.
Ce matin j'ai donc vidé mes placards de vêtements, trié les pulls que je ne mets jamais, mis de côté les chemises qui ne sont plus à ma taille ou dont je suis lassé, libérant ainsi une bonne étagère dans ma petite armoire. Pendant que j'y étais, j'ai regroupé des objets que je gardais car ils étaient en très bon état mais dont je ne me sers plus depuis longtemps, anciens éléments de chaîne hi-fi et lecteur de DVD obsolète. J'avais mal de les mettre aux « encombrants » car ils pouvaient encore servir à d'autres mais ne sachant qu'en faire, ils s'entassaient dans des cartons dans ma cave.
Le grand nettoyage de printemps était une trop belle occasion pour m'en défaire, alors j'ai tout chargé dans le coffre de la Twingo de ma femme et nous sommes allés les déposer chez les Compagnons d'Emmaüs qui ont une antenne dans l'île de Bougival non loin de chez nous. Une vraie usine à voir la noria de voitures allant et venant vers le dépôt. Tout est super organisé, dans une cour des compagnons vous dirigent, dans ce hangar tout le matériel hi-fi ou assimilé, les vêtements là-bas dans ces roulants etc. Il ne faut pas traîner pour déposer ses affaires car d'autres attendent derrière vous.
Pour ceux qui ne voudraient pas revenir les mains vides, un bâtiment pour la revente où vous pouvez retrouver vos objets retapés et vendus quelques sous, meubles, livres, vaisselle, tout est disponible selon les jours et les arrivages. Une brocante ou farfouille permanente.
Débarrassé de nos surplus et espérant qu'ils feront le bonheur d'autres moins bien lotis que nous, nous sommes rentrés chez nous contents de notre matinée.
« Le mouvement Emmaüs est un ensemble d'associations laïques de solidarité présentes dans 36 pays. La première communauté Emmaüs a été fondée par Henri Grouès, dit l'abbé Pierre, en 1949. Les groupes Emmaüs ont pour objet la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, par des moyens divers et adaptés au contexte des pays où ils se trouvent. La majorité d'entre eux ont une activité économique, souvent basée sur la récupération et le réemploi, mais pas exclusivement. Dans certaines régions, les groupes Emmaüs pratiquent également l'agriculture (en Afrique et en Asie, le micro-crédit (au Liban et au Bangladesh notamment). »