L'élection d'Alain Le Vern à la présidence du conseil régional de Haute-Normandie n'a rien de surprenante. Magistralement réélu à la tête d'une liste d'union de la Gauche «solidaire», comme on dit aujourd'hui, le meneur a logiquement retrouvé son siège. Petite surprise tout de même : lorsqu'il s'est agi de désigner le premier vice-président (1) on a découvert qu'Hélène Ségura, adjointe au maire de Vernon, serait…la première vice-présidente. Exit Marc Antoine Jamet, tête de liste dans l'Eure. Sa 4e vice-présidence ? Il doit la vivre comme un cadeau empoisonné préjudiciable à des lendemains qui chantent. Du moins pour lui-même.
Hélène Ségura est une avocate vernonnaise et il ne nous étonnerait pas de la retrouver face à Franck Gilard (député UMP) lors des prochaines législatives. A l'occasion de la préparation du congrès de Reims, elle a soutenu la motion de Ségolène Royal ce qui démontre la largesse d'esprit des Fabiusiens et prouve la réconciliation de la famille socialiste. Nous lui souhaitons beaucoup de courage et de succès au sein de la commission formation qu'elle va animer.
Au sein de la commission permanente, l'Eure continue d'être reléguée à une portion congrue puisque le département ne sera représenté que par deux élus sur 16. La droite n'a pas désigné Bruno Le Maire et Hervé Morin était, une fois encore, aux abonnés absents. Le maire d'Epaignes aurait tout de même pu être présent à la première séance (solennelle) d'installation. Le président du Nouveau Centre a d'autres chats à fouetter puisqu'il prépare une candidature aux présidentielles de 2012.
A Louviers le Débat d'orientations budgétaires, le DOB, a été de la daube. Le maire en agitant le chiffon rouge et en insistant sur un trou de 800 000 euros a souhaité faire tomber ses oppositions dedans. Certains ont plongé (l'UMP) d'autres ont été plus prudents (le PS et le PC). Il est invraisemblable que le maire n'ait pas clairement et honnêtement indiqué ses choix budgétaires. Il a voulu jouer au chat et à la souris mais ce piège était tellement visible et si mal tendu qu'il y avait évidemment de quoi se méfier. A aucun moment, nous n'avons cru à une augmentation des impôts de 10 % contrairement à l'an dernier. Elle devrait d'ailleurs être de l'ordre de 5 % de quoi se donner une poire pour la soif. Quand on pense qu'il a construit sa stratégie sur le thème : « mais dîtes-moi donc comment vous feriez…» Manœuvre pitoyable.
Pour boucher les trous (pas seulement financiers) la majorité de Louviers a trouvé une solution miracle : l'enrobé à froid. On ne peut pas accuser la municipalité de l'hiver sévère que nous venons de vivre mais on peut s'interroger sur l'opportunité de remplacer les pavés mal jointoyés du parvis de l'église Notre-Dame par des couches de goudron noir du plus mauvais effet esthétique (notre photo).
Sophie Ozanne, conseillère municipale NPA a reproché au maire d'avoir financé deux jardins contemporains pour la modique somme de deux millions d'euros. Elle estime que cet argent aurait été mieux utilisé ailleurs. Les Lovériens et d'autres, assure le maire, aiment bien la voie verte (payée par la CASE) et de nombreuses familles font leur photo de mariage dans les jardins du Manoir de Bigards ou de la Villa Calderon. Cette villa Calderon continue d'être un songe puisque les ateliers d'artistes ne semblent pas en accueillir beaucoup. Encore heureux que la ville ait été aidée par la Région et le Conseil général pour financer ce projet social de quatre millions d'euros.
Au cours de la séance de conseil municipal, Christian Renoncourt n'a pas omis de souligner que les difficultés financières de la ville de Louviers, si elles sont dues à un endettement très élevé et à un programme d'investissements non maîtrisé, trouvent aussi leur origine dans la politique conduite par l'Etat. Les transferts de charges, les diminutions des dotations, la suppression de la taxe professionnelle…autant de mauvais points à mettre sur le compte de Sarkozy-Fillon. Le vote de dimanche dernier indique clairement que les Français et les Lovériens veulent une autre politique et d'autres choix.
(1) Dans la précédente assemblée, le premier vice-président était Michel Ranger, tête de la liste d'union PS-PC-PRG-Verts, dans l'Eure.