Equilibre atteint entre complexité et force brute

Publié le 27 mars 2010 par Gabnews
Dans La Presse, critique d'Alain Brunet :
Karkwa: musique plus brute, rimes plus astiquées ****
Pyromane de l'intimité. Scribe de la chambre à gaz, en proie à l'acouphène cette «bile qui roule dans mon crâne». Un «moi léger» émerge du tunnel et la lumière. Voilà autant d'exemples illustrant l'univers poétique de Louis-Jean Cormier, principal auteur du groupe - Julien Sagot s'est permis quelques rimes en complément d'orchestre.
Voilà un monde de densité littéraire, dont les ambitions formelles demeurent louables. Ces textes de chansons s'en trouvent moins surchargés qu'ils ne l'ont été, bien que... des maladresses se planquent encore dans l'abstraction, des rimes devraient encore être émondées. Mais bon, il faut en retenir les améliorations notoires. Et il faut surtout apprécier la musique de Karkwa, l'équilibre atteint entre complexité et force brute. 
À ce titre, le groupe reste nettement supérieur à la moyenne francophone dans l'expérience musicale qu'il suggère. Pour son quatrième album, le groupe a pris de sages décisions en évacuant toute surproduction. En misant le caractère brut du rock indé sans en évacuer les trouvailles formelles. En flirtant avec le folk. En laissant émerger d'excellentes compositions qui se rapprochent davantage de la forme chanson. En faisant un grand bond vers la maturité.
Article publié le 27 mars 2010