« SEPHARADE», un roman de 450 pages dans lequel les intrigues, les personnages et les secrets se croisent avec plus ou moins de réussite ! On peut apprécier ce genre de roman, et je reconnais que ce n’est pas mes préférés.
Je ne vous infligerai donc pas un résumé de ce roman et je vous laisse découvrir les dédales de l’histoire que nous raconte avec son talent habituel Eliette ABECASSIS.
Mais cet ouvrage, publié chez Albin MICHEL en août 2009, nous offre bien plus qu’un roman !
L’auteur nous guide, par un méticuleux travail de recherche, à travers l’histoire des juifs marocains, depuis l’Inquisition jusqu’à l’époque contemporaine. Nous y découvrons leur culture et leurs croyances et leurs rivalités.
Eliette Abecassis a profité de l’écriture de ce roman pour faire un retour sur ses origines, en détaillant pour nous les fondements de la civilisation ancestrale des juifs sépharades, leurs traditions, leurs coutumes.
L’intérêt de ce roman consiste dans le fait que l’héroïne – comme l’auteure elle-même - soit juive, sépharade, française, alsacienne et qu’elle assume cette quadruple appartenance, sans en renier aucune.
A cet égard, ce roman me fait penser à Eric Zemmour et la critique, en partie fondée, qu’il avait fait de ce livre lors de l’émission « On n’est pas couché » de Laurent RUQUIER, le 12 décembre 2009.
Je crois me souvenir qu’il avait reproché à l’auteure d’avoir utilisé trop de fois le vocable « sépharade » et d’avoir fait trop souvent référence à la « culture sépharade » dans son livre, au point de le rendre « étouffant ».
J’avais trouvé très bizarre cette remarque, dans la bouche d’un juif sépharade ! On aurait dit qu’il avait honte de la culture qui, en principe, est la sienne mais sûrement celle de ses parents et plus encore de ces ancêtres !
Mais depuis que je l’ai entendu se lâcher chez Thierry Ardisson et déraper complètement sur les arabes et les noirs, je comprends mieux qu’il veuille rejeter ou au moins oublier ses racines et s’accrocher à l’histoire d’une France qu’il a connu à travers les livres, celle Bonaparte ou celle de Chateaubriand.
Au bout du compte, Eliette Abecassis nous semble bien sereine, satisfaite de sa démarche, bien dans sa peau alors que Eric Zemmour nous apparaît tourmenté, écartelé entre son histoire réelle et personnelle et l’histoire de son pays !
Dilemme de l’assimilation, peut-être?