Dans la tourmente

Publié le 24 novembre 2007 par Jlhuss

J’ai plaisir aujourd’hui, au moment ou Jacques Chirac aborde une période difficile, à publier de nouveau une note ancienne écrite lors de la parution du livre de Péan le concernant.

Avec une petite note d’humour tendre  ”polyphonique” :

Le Chirac de Péan (1)

Journaliste d’investigation, après son “Une jeunesse Française” sur François Mitterrand et le prolongement : “Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances“, Pierre Péan vient de publier un ouvrage sur Chirac : “L’inconnu de l’Elysée“, chez Fayard. Le titre est bien choisi car en effet l’actuel Président de la République demeure, après une très longue carrière, un inconnu pour le plus grand nombre.

“Depuis 1971, il entre dans la cour des grands avec un long portrait signé Georges Suffert. Baptisé “le Samouraî de la Corrèze”, il est décrit comme fascinant non par ce qu’il a de compliqué, mais par ce qu’il a de simple. Il est ambitieux.”

Certes ! Mais la messe serait-elle dite ? Beaucoup peuvent le penser, tant l’homme est secret et ne se laisse pas facilement découvrir. Pierre Péan va s’attacher à dévoiler cet “inconnu”, avec difficulté …En effet dès que la question devient un peu personnelle, l’homme se rétracte derrière un éclat de rire ou une phrase qui revient sans cesse :

“Tout cela n’a pas de réelle importance …”

La méthode adoptée par Péan est “oblique” . C’est en partant du musée du Quai Branly, de son inauguration, du musée Guimet-son “école buissonnière” à lui Chirac- qu’il va pouvoir glaner quelques indices. C’est la première partie de l’ouvrage. Celle qui nous intéresse aujourd’hui.

Au total ce sont des entretiens s’étalant sur une vingtaine d’heures joints à des recoupements multiples et des rencontres de grands témoins qui font la trame de ce livre émouvant mais plein de retenue.

Cette première partie est un passionnant réquisitoire en faveur des cultures d’ailleurs, celles souvent pillées ou écrasées par un occident triomphant et souvent barbare. L’épisode de Chirac refusant à Juan Carlos d’associer la ville de Paris, dont il était Maire à l’époque, aux cérémonies anniversaires de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb est peu connu. Pour lui ce sont les Vikings qui ont découvert ce continent. Surtout, les massacres des populations amérindiennes perpétués par les conquérants ne sont pas à son regard, des titres de gloire. Il organisera dans le même temps, à Paris, une très grande exposition sur les Tainos et sur l’art Amérindien.

La lutte sourde entre Chirac et “l’homme à l’écharpe rouge” (Rosenberg /Le Louvre) résume également ce refus qui l’habite de classer les cultures, de dresser des palmarès. Sa quête est tout autre. C’est celle de celui qui recherche la permanence chez l’homme de la gestion de “l’après” de la recherche du pourquoi, de la découverte des racines et des “permanences humaines”.

“Retrouver les traces des civilisations anciennes, étudier les vestiges du passé, partir à la rencontre des peuples disparus, de leurs cultures, de leurs croyances, de leurs modes de vie, de leur environnement, de leur création (…) Ces mondes perdus font plus que rêve. Ils forment la trame de nos identités, de nos racines, de nos origines, des questions les plus profondes qui, en réalité, se posent aux hommes.”

Une première partie qui au delà de l’homme Chirac “inconnu” ne peut que passionner les amoureux de l’histoire des civilisations. Tous les continents sont présents avec, en plein éclairage, l’extraordinaire passion pour l’Asie, la route de la soie, l’empire du milieu, l’archipel Nippon, mais aussi le Tibet, le Boudhisme… C’est la curiosité même, curiosité très profonde, allant jusqu’à surprendre des interlocuteurs “spécialistes”, quelquefois médusés !

A la lecture de cette première partie, de cette “passion”, on se prend à vouloir en partager quelques bribes …

(suite)

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