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Amedeo Modigliani est le quatrième enfant d'un homme d'affaire ruiné.
Né à Livourne en Italie en 1884, son enfance est pauvre et marquée par la maladie. À 14 ans, il subit une attaque de typhoïde et deux ans plus tard une tuberculose. En 1902, il s'inscrit à l'école libre du nu, la Scuola Libera di Nudo de l'Accademia di Belle Arti à Florence. Il sera peintre ou il ne sera pas.
En 1906, il déménage à Paris, alors le centre de l'avant-garde, dans le Bateau-Lavoir, un refuge pour prolétaires de Montmartre. D'abord influencé par Toulouse-Lautrec, il s'inspire de Paul Cézanne, du cubisme et de la période bleue de Picasso. Il est remarqué pour sa vitesse d'exécution. Il ne retouche jamais ses tableaux mais ceux qui ont posé pour lui ont dit que c'était comme avoir son âme mise à nu (Il n'a donc pas étudié le nu pour rien!).
Rapidement, il est perpétuellement malade et usé par son mode de vie. Son tempéremment d'artiste le fait nager dans l'alcoolisme et les stupéfiants de toutes sortes. Il a aussi la chair faible auprès des femmes. En 1910 il a connu la poète russe, Anna Akhmatova, et ils étaient amoureux pendant le temps qu'elle était à Paris. Bien qu'il se considère un temps plus comme un sculpteur que comme un peintre, sa mauvaise santé lui fait abandonner cette voie brutalement. Les poussières et l'épuisement l'obligent à se consacrer seulement à la peinture.
Il se spécialise dans les portaits (sauf 4 paysages à la naissance de sa fille)fait le portrait des habitués de Montparnasse, comme Soutine , Diego Rivera, Juan Gris, Léopold Survage, Max Jacob, Blaise Cendrars, Foujita, Jean Cocteau et Raymond Radiguet.
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il essaye de s'engager dans l'armée mais sa santé précaire le fait réformer.
Toujours magnétique pour la gent féminine, il a beaucoup d'aventures jusqu'à ce que Béatrice Hastings entre dans sa vie. Elle reste avec lui pendant presque deux ans, étant le modèle pour plusieurs portraits comme « Madame Pompadour ».
Sous l'effet de l'alcool, il est maussade et violent mais au quotidien à jeun, gracieusement timide et charmant.
Le sculpteur russe Chana Orloff lui présente Jeanne Hébuterne, une belle étudiante de 18 ans inscrite à l'académie Colarossi, et qui avait notamment posé pour Foujita. Lorsque la famille bourgeoise de Jeanne apprend sa liaison avec celui qu'elle considérait comme un débauché et une épave, elle lui coupe les vivres. Leurs relations très orageuses deviennent bientôt encore plus célèbres que le comportement de Modigliani ivre.
En 1917 on organise la première exposition personnelle de Modigliani à la Galerie Berthe Weill. L'exposition est fermée sur ordre de la Préfecture pour indécence : les nus en vitrine de la galerie montraient des poils. Le scandale ne se monnaie pas encore comme aujord'hui et aucun tableau ne sera vendu.
À cause de problèmes de santé, il va à Nice avec Jeanne Hébuterne, qui accouche fin 1918 d'une fille prénommée Giovanna.
En 1920, sa santé se détériore rapidement. Il fait son autoportrait qui sera sa dernière oeuvre. N'ayant pas entendu parler de lui depuis plusieurs jours, ses amis le trouve délirant dans son lit tenant la main de Jeanne enceinte de près de neuf mois. Le docteur ne peut que constater son état désespéré. Il meurt d'une méningite tuberculeuse le 24 janvier 1920.
Les funérailles sont suivies par les communautés d'artistes de Montmartre et Montparnasse. Jeanne Hébuterne, qui avait été conduite chez ses parents, se donne la mort (ainsi qu'au bébé dans son ventre) en se jetant d'une fenêtre au cinquième étage, deux jours après le décès de Modigliani.
Leur fille orpheline, Jeanne (1918-1984), sera adoptée par la sœur de Modigliani à Florence. Adulte, elle écrira une biographie importante de son père intitulée : Modigliani : Homme et mythe.
En 1984, pour le centenaire de la naissance de Modigliani, une exposition consacrée à sa sculpture est organisée.
Selon une légende persistante, en 1909, Modigliani serait revenu pour un temps dans sa ville natale dans l'intention de créer quelques sculptures et de les montrer ensuite au café Bardi à des amis artistes ; ceux-ci se seraient moqués de lui et lui auraient conseillé de les jeter dans le fossé.
En draguant le canal près de la zone de la piazza Cavour où était situé le café Bardi, on retrouva trois sculptures représentant trois têtes, que de nombreux critiques se hâtèrent d'attribuer à Modigliani.
Ceci s'avérera être un canular de trois étudiants Livournois et du sculpteur Angelo Froglia.
À la suite de cet incident, Dario Durbè, surintendant à la Galleria nazionale d'arte moderna de Rome qui avait avalé toute l'histoire, dut abandonner son poste en octobre 1984. Sa sœur, Vera Durbè, conservatrice des musées de la ville de Livourne qui s'était elle aussi battu avec le dénigreurs pour établir que ce canular était vrai, fut démise de ses fonctions au mois de février suivant.