Au pays de Dieu, ils dansent, aussi.
Vous voyez le film Dirty Dancing? Rappelez vous le moment où Baby, l’innocente héroïne, entre dans les quartiers des employés du camp de vacances, avec une pastèque dans les bras, et observe mi-fascinée, mi-choquée, la piste de danse, avec tous ces couples en sueur qui se frottent les uns contre les autres. C’était considéré comme à la limite du décent dans les années 80.
Maintenant vous imaginez la même chose, aujourd’hui, dans toutes les soirées de toutes les universités américaines, mais en dix fois plus suggestif.
Cette manière de danser m’a encore frappée la dernière fois que je suis allée à Players, la boîte de nuit de Chapel Hill qui vend de la bière pas chère.
Les filles tournent le dos aux garçons, leurs fesses plaquées tout contre l’entrejambe de ces derniers, les deux ne remuant que les hanches. Souvent elles se penchent à 90°, donc il n’y a plus que leurs fesses en contact, dans une danse sans équivoque.
Il est complètement admis de danser comme ça ici, avec n’importe qui, surtout des gens que vous ne connaissez pas.
Ca s’appelle du grinding : to grind se traduit par « moudre » (ce qui vous donne une idée du mouvement)
On peut aussi pratiquer le grinding entre filles (pas entre garçons), et même en groupes de trois (deux filles et un garçon ou trois filles).
Le plus étonnant, c’est le paradoxe avec les normes en vigueur hors de la boîte de nuit. Ici, surtout dans le Sud, on se tient beaucoup plus loin de son interlocuteur qu’en Europe, sous peine d’être considéré comme franchement mal élevé. On ne fait pas la bise, et si on fait des hugs (des « embrassades »), on les fait du bout des doigts, sans que les épaules ou la poitrine ne se touchent.
J’ai cherché en vain une bonne vidéo sur le net pour illustrer le grinding, voilà ce que j’ai trouvé de mieux :
Promis la prochaine fois que je retourne à Players je ramène des vidéos!
Have a nice day