Les marchés américains depuis la clôture des bourses européennes hier soir ont connu une évolution
assez significative (à très court/court terme) avec la formation d'un doji pierre tombale sur la séance d'hier en ce qui concerne l'indice des bancaires US.
Le chandelier d'hier sur le BKX est le plus proche de ce type de chandelier, repris ci-dessous pour les besoins de l'explication mais cette formation graphique se retrouve dans l'esprit sur le
S&P500 et le Dow Jones avec quoi qu'il en soit une mèche haute longue et un autre doji à la suite pour la séance du jour (la réalité ne rentre pratiquement
jamais exactement dans les 'fiches théoriques')
Cela signale une zone d'offre supérieure à la demande, l'incapacité des haussiers à poursuivre le mouvement et à tenir leurs positions, une situation déjà vécue en sens contraire sur cet
indice le 5 février.
Placé à la suite d'une tendance haussière, un doji pierre tombale doit mettre en alerte sur un possible retournement de manière générale selon un degré d'importance fonction de
l'ombre haute (plus la mèche est haute, plus le retournement est potentiellement puissant)
En pratique ici, l'indécision a dominé sur la séance et la tendance haussière reste bien en place, une situation qui peut amener le marché à venir tester la qualité de l'offre durant 1 à
plusieurs séances à la suite 'à plat' avant le verdict du combat sur le support.
Un peu de fatigue donc et de sur-achat (RSI à 70) après un parcours qui replace l'indice Dow Jones ci-dessous dans son
trend haussier avec la rupture des longues divergences baissières antérieures sur les indicateurs et quoi qu'il en soit bel et bien au-dessus de 3 supports.
Les bourses européennes ont d'ailleurs très peu réagit ce matin avec une séance de grande indécision à la veille du
week-end qui a donné une impression globale est permanente d'un marché en apesanteur sur l'ensemble de la séance (Cf. médaillon CAC40 tout en haut à gauche pour la
Bourse de Paris)
Accord sur la Grèce ?
Un accord 'cadre', de type 'préventif' et en tant que 'dernier recours' a en fait été trouvé lors du sommet des chefs d'Etat validé ensuite dans
la soirée hier par l'ensemble des membres de la zone euro qui permettrait (non seulement le conditionnel s'impose mais les termes de "fortes
conditionnalités" sont employés) à un pays qui n'arriverait plus à se financer sur les marchés ou à des taux trop élevés de solliciter des financements bilatéraux
européens (d'Etats à États) pour les 2/3 selon une clef de répartition suivant la part des Etats au
capital de la BCE et pour 1/3 en provenance du FMI.
Dans l'éventualité d'une telle demande, une évaluation technique et pratique serait menée conjointement par la Commission Européenne et la BCE, étant entendu que ces dispositions pour la mise en place concrète nécessitent l'unanimité des membres (ce qui laisse augurer de nouvelles
tergiversations très probables dans une éventuelle phase active)
Enfin, un groupe de travail (Présidence Europe + BCE + États) devra d'ici la fin d'année améliorer les dispositions permettant de prévenir les crise budgétaires à l'avenir avec de
possibles nouvelles inscriptions dans les Traités pour ce faire.
√ Texte de l'accord traduit en
français
En clair, l'Europe incapable de résoudre la crise grecque et même depuis des années de faire respecter ses propres
règles communes consistant notamment en un déficit budgétaire annuel inférieur à 3 % du PIB, élément purement factuel (et nullement critique ici) que la Grèce n'a pratiquement
jamais réussi à atteindre depuis les années 70 comme le montre la courbe de l'OCDE / Reuters ci-dessous,
→ Infographies Reuters
Les marchés obligataires ont été obligés de prendre les choses en main avec une élévation
des taux en appuyant "là où ça fait mal", plaçant l'Europe et les États devant
leurs responsabilités.
L'Europe renvoie donc en quelque sorte le message suivant : Nous obligeons la Grèce à rétablir la situation mais n'ayant pas les instances propres à régler ce type de situation, nous nous
aidons des compétences du FMI rompu depuis des décennies à ce type de situation, le temps de les mettre en place d'ici la fin d'année, ceci plaçant les États devant une barrière
psychologique claire qui consisterait à passer devant le FMI au cas où leur propre situation devait en arriver à ce stade, dé-crédibilisation financière, image de
'banqueroute' et 'honte' associées.
Verdict pour l'instant ?
L'indice ATHEX 20 à Athènes a regagné 5,55 % à 1076,18 points. Sur les CDS, la prime à payer pour se couvrir contre un défaut du pays reste à près du double de celle du voisin turc et
50 % au-dessus de la Roumanie. Les taux restent par ailleurs, en dépit d'une très légère amélioration en 'zone sensible' à 6,202 %. L'euro s'est par contre raffermi à 1,3409 $.