Le chiffre est un peu meilleur que celui annoncé des semaines plus tôt : Washington et Moscou ont tablé sur une réduction de leur nombre respectif d'ogives nucléaires à 1550, par le renouvellement de l'accord START, accord qui datait déjà de 1991. Depuis vingt ans, en effet, la non-prolifération est le domaine dans lequel les relations américano-russes se portent le mieux. Il a pourtant fallu négocier âprement, (voir précédent post sur TR.Online), et les Etats-Unis ont dû faire des concessions. Est-ce véritablement un coup d'éclat de l'administration Obama, comme l'affirme bon nombre de journaux? Cela dépend des suites. Si cette initiative débouche, comme espéré, sur une conférence internationale sur le nucléaire (qui serait à l'origine de règles encore plus drastiques en matière d'équipement et de production), oui. Une conférence qui se déroulerait quelques jours après la signature effective de l'accord Etats-Unis-Russie, autour du 8 avril prochain à Prague. Dans le cas contraire, il ne s'agirait que d'une "avancée", mais qui permettrait à Obama de se prévaloir d'une double victoire en seulement quelques jours (avec la réforme de la santé sur le plan intérieur) alors que sa côte de popularité est au plus bas depuis son élection (51% de mécontents).
Il restera à faire ratifier cet accord par le Sénat. Les meneurs républicains à la haute chambre, Jon Kyl et Mitch McConnel, dans une lettre au président, ont d'ores et déjà prévenu que là encore, le combat allait être rude. Leur crainte : que cet accord, qui ne concerne au départ que les armements offensifs, intrègre également les capacités défensives des Etats-Unis. Le fameux bouclier antimissiles européen est en effet dans le colimateur russe. (photo : Kévin Labianco)