Révolution culturelle chinoise. 1971. Le narrateur et son ami d'enfance Luo, tous les deux fils «d'ennemis du peuple» parce que leurs parents appartiennent à la classe bourgeoise des intellectuels sont envoyés dans un village de montagne perdue pour être «rééduqués» par le travail manuel des campagnards afin d'en faire de jeunes chinois dignes de Mao.
La moindre chose à connotation culturelle subversive leur est défendue. Alors, lorsque nos deux amis découvrent qu'un autre rééduqué, qu'ils connaissent, a atterri dans le village voisin et qu'il a réussi à cacher une valise pleine de romans occidentaux, leur vie s'en trouvera profondément bouleversée. Cela provoquera en eux une révolution bien plus grande encore que celle de l'État!
Je méconnais totalement l'histoire de la Chine. Cette révolution culturelle m'a glacé le sang! Ce n'était que moins de 10 ans avant ma naissance. Ça me paraît si irréaliste, si insensé! (Comment ne pas être reconnaissante d'être néé ici!) Bref, au-delà des descriptions culturelles dépaysantes, ce roman est une ode à la lecture. Combien est grand le pouvoir des mots, le pouvoir des livres, de l'imagination aussi. Le Lecteur se reconnaît dans l'émoi naissant du premier livre qu'on aime. Et qui nous retombe dessus, dans une folie bienheureuse, à chaque coup de coeur.
Comme le narrateur du roman, l'auteur est aussi considéré, alors qu'il est jeune étudiant, comme un «intellectuel bourgeois» et a été envoyé en rééduction dans un village de montagne, pendant trois ans. Il s'inspire peut-être de sa propre expérience, c'est d'autant plus touchant. Par contre, même si j'ai beaucoup apprécié ma lecture -parce que je me sentais concerné-, même si j'ai appris beaucoup, il manquait quelque chose à ce roman pour qu'il m'entraîne euh. dans cette folie bienheureuse dont je parlais! Peut-être parce que je suis une incurable malade des fins heureuses? 4/5
Jeu de briques
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