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Publication d’un rapport de la FAO : la déforestation reculerait alors que les chiffres restent les mêmes.

Publié le 26 mars 2010 par Greenpeacefrance

La FAO publiait hier les principaux résultats de son évaluation des ressources forestières mondiales avec la principale information suivante : le recul de la déforestation durant la décennie 2000 – 2010 par rapport à la décennie précédente.

Ce que ne souligne pas le rapport, c’est la stagnation du taux de déforestation durant la décennie qui vient de s’écouler à un rythme de 13 millions d’hectares par an, soit l’équivalent d’un terrain de football toutes les 2 secondes. Le taux reste le même que lors de la parution du dernier rapport quinquennal couvrant la période 2000 – 2005. Pas de quoi crier victoire.

Mais surtout, le rapport atténue l’importance de la déforestation en minimisant l’importance de la destruction des forêts naturelles qui est compensé par la mise en place de plantations d’arbres. C’est toute la différence entre les notions de déforestation brute et nette. C’est-à-dire que les indices de déforestation utilisés mélangent allègrement la destruction de forêts primaires, secondaires voire même de plantations.
Or, il est clair et évident que les forêts anciennes millénaires d’Amazonie, du bassin du Congo ou d’Indonésie rendent des services environnementaux, sociaux, économiques infiniment plus importants que des forêts replantées. Elles possèdent une capacité de stockage du carbone nettement supérieurs aux plantations et concentrent plus de la moitié de la biodiversité terrestre mondiale cruciale pour l’équilibre environnementale de la planète. Or durant la décennie qui vient de s’écouler, ce sont plus de 40 millions d’hectares de forêts qui ont disparu au profit de plantations (palmiers à huile, acacia ou eucalyptus pour la pâte à papier, le bois, etc.), de champs (soja) ou encore de pâturages (bovins au Brésil , Argentine).

Les plantations ne remplaceront jamais les forêts primaires. Il existe un risque réel, au sein des négociations REDD qui doivent attribuer des fonds multilatéraux décidés à Copenhague à des pays forestiers qu’au nom de la protection de leurs forêts et donc du climat, que les forêts replantées ou les plantations soient favorisées par les décisions à venir au lieu de concentre les efforts de la communauté internationale sur l’enjeu : la protection des forêts naturelles sur pieds, de leurs biodiversités et en respectant les droits de leurs habitants.


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