Rassurez-vous, je ne suis pas idolâtre pour autant, il m'arrive de n'être pas d'accord avec les opinions de l'avocat blogueur le plus célèbre de France - je me souviens notamment de son débat Twitter au sujet de la religion avec Jean Quatremer, qui m'avait particulièrement agacé. Mais on connait ma position sur la religion...
Mais sur la nouvelle polémique qui passionne les médias qui n'ont rien de mieux à raconter, la désormais fameuse "affaire Zimmer", je ne peux que partager son avis. Ca se passe ici.
Et tout ce que retiennent Eric Zemmour et Philippe Bilger, c’est l’origine ethnique des délinquants, comme si elle était pertinente. C’est s’arrêter à la surface. Et pointer du doigt toute une population qui partage ce trait physique majoritaire chez les délinquants. Comme si elle avait besoin de ça.
Regardez donc les grands criminels, ceux qui peuplent les assises, ceux qui violent ou tuent. Marc Dutroux est-il arabe ? Michel Fourniret et Monique Pelletier sont-ils noirs ? Francis Heaulme ? Didier Gentil ? Marcel Petiot ? Patrick henry ? Yvan Colonna ? Les tueurs de l’ETA ? Ou sans aller chercher les grands criminels, Céline Lesage, Véronique Courjault, Marc Cécillon puisqu’il faut bien que je parle encore un peu de rugby ? On me rétorquera Youssouf Fofana et Omar Radad ; mais je n’affirme nullement que les noirs et les arabes sont à l’abri du crime. Mais ôtez le moteur de la pauvreté et du désespoir social (et le crime de Fofana, avant d’être raciste, est avant tout crapuleux), et miracle, la part de la population pauvre diminue instantanément. Il n’y a pas de gène de la criminalité. En est-on à devoir rappeler de telles évidences ?
Les box des tribunaux correctionnels ne sont pas remplis de noirs ou d’arabes. Ils sont remplis de pauvres désespérés. C’était déjà le cas il y a un siècle, quand le blanc était la couleur dominante.
La France n’a pas échoué à intégrer les populations qu’elle a fait venir d’Afrique ces cinquante dernières années. Elle n’a même pas essayé. C’est cela que la couleur des prévenus nous rappelle à chaque audience. C’est que pas un seul d’entre eux, bien que né en France, n’a pensé une seule seconde qu’il avait une chance de devenir lui aussi médecin, avocat, juge, journaliste au Figaro ou avocat général.
La honte est sur nous et pas sur eux.
Encore un mot, malgré tout : n'accablons ni Zemmour, ni Bilger. A l'instar d'Aliocha, je pense que chacun doit pouvoir exprimer son opinion sans encourir les risques d'un lynchage, qui, fut-il virtuel, n'en reste pas moins violent.
Après tout, ce n'est pas parce que Voltaire n'a jamais dit la phrase suivante qu'elle ne mérite pas qu'on lui accorde de l'attention :
"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire."