Pura Fé salle De Roma, à Anvers, le 25 mars 2010

Publié le 26 mars 2010 par Concerts-Review
Spring in Antwerp, joies à la flamande: de jolies cartes postales...Escaut ensoleillé, terrasses accueillantes, ode au farniente à l'ombre de P P Rubens!
Pas bientôt fini ce guide touristique bidon?
Direction Borgerhout, De Roma, Turnhoutsebaan!
Une artère ressemblant comme 2 gouttes d'eau polluée à la Chaussée d'Haecht et à son souk multicolore et bruyant.
Créé en 1928, ce cinéma est classé monument historique, t'y as vu McCartney et ses Wings début 70 et, ce soir, tu t'y rends avec madame, c'est dans les annales, pour

Pura Fé

Pas dans la salle de cinéma, pas encore utilisable, 'poetswerken' en cours, mais dans le foyer.
La larme à l'oeil, tu contemples les vieilles affiches montrant Liz Taylor draguant James Dean, où les clichés noir/blanc avec le roi des 6 jours, Rik Van Steenbergen.
Quelle époque, bande de gamins lobotomisés!
Pura Fé Crescioni , une maman Tuscarora, un papa sang mêlé Taino/Portoricain.
Tout comme Buffy Sainte-Marie, un chantre des Amérindiens, jouant de la lap-steel, qu'elle ne couche pas sur son giron, l'instrument est installé sur une table haute.
Elle chante le rootsy blues d'une magnifique voix râpeuse et profonde te chatouillant les viscères
Pour l'accompagner: Pete Knudson au cajun drum et handshakers divers et quelques backing vocals et, aux guitares: Cary Morin qui, souvent, s'associe à Pura au chant.
Ces gaillards ont enregistré un CD à deux et jouent, également, avec The Atoll.
Pas de Danny Godinez (ex Santana), ni de Farko Dusomov, comme l'annonçaient les flyers du Roma!

20:35'
'Hard Time Killing Floor' de Skip James, que tu retrouves sur son dernier album 'Full Moon Rising'.
Un bluesy lament, marmonné plutôt que chanté (les esclaves n'ont pas le droit d'élever la voix), sur fond de slides se défiant sobrement.
Sensible!
Shit, I did it, I broke a string..
Quoi, après un seul titre!
Va m'en chercher, gars, in my guitar case. Sorry, people, we'll have to change the setlist, so, now, we'll play 'Borders'.
...we didn't cross the border, the border crossed us...une page d'histoire indienne.
Ah, voilà ma corde, Pete raconte un truc à ces péquenots... Euh, hier on était à Bruxelles, we played Vilvoorde, Ghent et demain on joue dans un bled au nom imprononçable (Heusden/Zolder), grouille-toi, la fée, plus d'imagination!
'Red Black on Blues' chantant la connexion Afrique/Indiens d'Amérique: blues et gospel!
Della Blackman/Pick and Choose' sur son album' Tuscarora Nation Blues' , la tragique histoire de sa grand-mère abattue par le Ku Klux Klan.
Un timbre proche de celui de Janis Joplin/ Bonnie Raitt ou Rory Block, chantant toute la douleur des peuples opprimés.
Emotion intense.
'Woman Sacred' aux guitares laidback pour soutenir la femme sacrée.
Un blues lent, 'Home' sur l'album 'Hold the Rain'.
'Old Mid Life Crisis ', stress and depression (Carl Gustav Jung), un swinging handclapping blues.
Mahk Jchi' (= Heartbeat Drum Song), titre qu'elle chantait a capella avec le trio indien féminin, 'Ulali'.
Robbie Robertson du Band a repris ce track sur l'album 'Music for the Native Americans'.
'Hold the Rain' , un country tune à la Joan Baez.
I'm leaving the stage..., Pete et Cary vont vous interpréter quelques morceaux de leur CD en duo.
' This train' is going nowhere anymore...une folksong mélodique à la James Taylor.
'Peace' débutera par un numéro de trapéziste de Mr Knudson, secouant un truc bizarre, produisant des sons à la fois métalliques et marécageux, qu'il mixera avec a cajon drum slapping et un beatboxing labial et guttural. La guitare de Cary saute dans le wagon, la danse pacifiste est sur les rails.
Merci, gentlemen!
Retour de la Pure!
'If I was your guitar' (I'd be the happiest woman alive), écrit pour Kelly Joe Phelps, qui l'a incitée à jouer de la lap-steel.
Un blues nerveux.
Joni Mitchell: ' This Flight Tonight', une version témoignant d'une classe peu commune.
La dernière Anvers, 'Stand up for Human Pride', une anti-Bush protest song à forte teneur Bob Marley.
Un bain Woodstock et des réminiscences Delaney & Bonnie et, quand elle insère ..War, what is it good for ...(Edwin Starr, 1970) dans les lyrics, la salle entière communie...absolutely nothing!
Final solide!

Bis
Pura revient seule, prend place sur un tabouret et, a capella, attaque deux traditionnels indiens.
Back to the roots: une incantation tribale et un voyage chamanique, avec Pura Fé comme guide spirituel.

'Dunge' (??) it means 'Thunder' et un negro-spiritual indien ancestral, qu'elle apprit par ses grands-parents: 'Great Grampah's Banjo'.
A te couper le souffle, sa voix étant multipliée à l'infini, par chambre d'écho, pour former une chorale rouge sang.