L’asphalte nous présente ce conseiller municipal géorgien qui désire relier son village à la ville. Je cite quelques passages qui illustrent bien tout le talent de Tesson : On ne pèse pas grand-chose sur cette terre lorsqu’on en est réduit à gueuler contre la poussière. Il est temps d’accorder le pouls de nos campagnes aux battements de la mondialisation. Les générations futures nous remercieront d’avoir rétréci le pays. L’asphalte possède des propriétés darwiniennes. Son épandage modifie les comportements des groupes humains. Les villageois raccordés au reste du monde par le goudron rattrapent en quelques mois leur arriération.
Dans La statuette, Zaher, démineur de ces engins explosifs laissés par l’invasion russe, pensait à sa femme encore enceinte probablement de leur sixième fille. Il se préfigurait le cauchemar. Que diraient les voisins ? Les sourires apparaîtraient au coin des lèvres. On en viendrait à douter de sa virilité. Il découvre sur une mine une statuette très ancienne qui changera sa vie.
Les accidents dits «domestiques » en Inde, au Pakistan. Le Bug, présente une révolution mondiale des femmes. La violence se trouvait soudainement privée de son dérivatif ordinaire. Le bouc émissaire s’était réveillé de son sommeil. Les femmes rejetaient l’équation sur laquelle s’équilibrait un édifice plurimillénaire. Tout s’écroula. Dans les mois qui suivirent cette journée, un déchainement de forces secoua le monde. Le lac introduit cet ermite caché de la justice des hommes. Il y a quarante ans à Tomsk, Piotr avait tué un homme. Et désormais, Piotr avait un chien, pour ne pas être seul, un fusil pour n’avoir pas faim, une hache pour n’avoir pas froid. La vie n’est pas compliquée quand on a tiré le rideau de la forêt sur toute ambition. L’enfer, c’est pas les autres c’est quand ils viennent trop près.