On lit dans le JIR du 24 mars 2010 sous le titre Une décharge n'est nullement un emploi fictif : Combien de responsables syndicaux jouissent d’une décharge complète de leurs obligations professionnelles pour s’occuper exclusivement des affaires de leur mouvement tout en étant toujours rémunérés par leurs employeurs ? Il n’y a pas de chiffres exacts à ce sujet ou alors on se garde bien de les diffuser, mais tous ceux qui en bénéficient assurent en chœur que tout cela est réglementaire. “Il s’agit d’un acquis de mai 1968,” rappelle Paul Junot. Et Jean-Pierre Rivière de souligner : “Une décharge n’est nullement un emploi fictif.” : “Il s’agit d’un acquis de mai 1968".
Et pourtant c'est bien purement et simplement un gros gaspillage de l'argent public. L'État forme des fonctionnaires pendant de nombreuses années, et quelques agrégés, certifiés ou professeurs des écoles cherchent à prendre la tangente et courent se réfugier dans le monde syndical. Il faut en former d'autres pour les remplacer. Chaque établissement scolaire a quelques bénéficiaires d'une décharge partielle! Et les heureux élus syndicaux ne manquent pas de toupet : ils crient au scandale car il y a un manque flagrant d'enseignants. Et de déclencher de temps en temps une petite grève pour faire plier à leurs caprices le gouvernement, le responsable - bien sûr, à leurs yeux - de tous nos maux. Ils ont des solutions à tous les problèmes alors que les têtes pensantes ne mettent plus jamais les pieds dans une classe!
Soyons donc un peu cartésiens. Abolissons cet acquis pour le bonheur de nos élèves. Que le responsable de syndicat retrouve son poste à plein temps et qu'il se fasse épauler dans sa seconde fonction par des fonctionnaires tout juste retraités et qui soient de sa chapelle syndicale: le bénévolat devrait s'implanter plus fermement dans ce milieu. Raymond Mollard, professeur de lettres, a donné la preuve que, lorsque que sonne l'heure de la retraite, on peut être en pleine forme et exercer ses talents d'une autre manière; après ses nombreuses années de syndicaliste au cours desquelles il a bénéficié d'une décharge complète, il a trouvé son autre voie: vice-président au Conseil Régional de La Réunion, à la fameuse Pyramide inversée. Et combien d'autres enseignants sont dans une situation un peu comparable?
Que nos syndicalistes fonctionnaires soient un peu plus altruistes et qu'ils courent frapper à la porte de nos parlementaires pour leur demander de proposer l'abrogation de l'acquis de mai 1968. Soulageons nos finances publiques! Après le réexamen des 35 heures hebdomadaires qui ont mis à mal notre économie, il y a lieu de se pencher sérieusement sur cette niche syndicale. Le ministre de l'Education nationale a, dans ce domaine, du pain sur la planche.
Gérard Jeanneau