La reprise du Barbier de Séville à l'Opéra de Paris dans la mise en scène de Coline Serreau qui a déjà fait des heureux se bonifie encore. La première qui a lieu ce soir risque d'être festive. L'équipe de chanteurs réunie pour l'occasion est formidable et formidablement dirigée par Bruno Campanella . Retrouver Alessandro di Stefano comme chef des choeurs est aussi un grand plaisir. Mais, celui qui dépote, qui transcende son rôle , ahurit de facilité se nomme Antonino Siragusa , Comte Almaviva énergique et moderne, aussi à l'aise dans le rôle qu'un poisson dans son élément. A ses côtés le baryton George Petean fait chanter implosives et labiales du livret épatant de Césare Sterbini dont il faut saluer l'excellente adaptation de Caron de Beaumarchais. La mise en scène ludique de Coline Serreau qui transforme le factotum en Rastapopoulos et le Comte en Zidane du bel Canto fonctionne comme une machine bien huilée. Les puristes tordront le nez en entendant les entrées de Basilio le fourbe, soulignée par le jingle au clavecin de la panthère Rose...Et après...Le récitatif sera aboli dans l'histoire de l'Opéra ! On ne va pas en faire une maladie! ! Karine Deshayes est une Rosina sérieuse (car Rossini n'offre pas que des rôles aisés aux mezzo-soprano). Dans les rôles moins importants, Aimery Lefèvre ( Momus dans le Platée récemment donné à l'Opéra ) ou encore l'incroyable Jeannette Fischer qui métamorphose Berta dans une chorégraphie burlesque, sont à la hauteur des décors et costumes magnifiques dans lesquels ils évoluent. Dans cet opéra à "tubes" on prendra toujours le même plaisir à entendre "L'air de la calomnia" de Basilio, celui de "Figaro, Figar" ou la cavatine de Rosina, "Una voce poco fa", airs tous superbement interpretés
Il Barbiere di Siviglia (1816) opera buffa en deux actes de Giacchomo Rossini /
Première le vendredi 26 mars 2010