RÉSUMÉ : Johann Kaufman, propriétaire terrien, est veuf et sans enfant. Il s'apprête à épouser sa secrétaire, Clémence, maman de la jeune Noëlle. Mais Martha, l'acariâtre mère de Johann, mènera dès lors une vie infernale à celles qu'elle considère comme des intruses. Quelques années plus tard, Noëlle, devenue une magnifique femme, rencontre un Allemand, Hans. Rapidement, ils se fiancent. Or, dès la déclaration de la guerre, le jeune homme doit rejoindre son pays, de l'autre côté du Rhin, frontière naturelle entre la France et l'Allemagne. Lorsque l'évacuation de l'Alsace est déclarée, Johann Kaufman conduit son épouse et leur fils de quatre ans dans le sud de la France. Quant à elle, Noëlle décide de suivre Hans et de vivre en Allemagne.
Or, juste avant leur départ, Hans est roué de coups par des fervents patriotes avinés. Débute alors pour la jeune femme un enfer. Séquestrée et privée de nourriture par Martha, elle doit apprendre à lutter et à espérer, priant que Hans soit encore en vie. Délivrée par un des employés du domaine en flammes, Noëlle n'a plus qu'un but en tête : accoucher de l'enfant qu'elle porte et quitter ce lieu où elle a tant souffert. Elle se réfugie chez les parents de Clémence, les Weller, qui exploitent une fromagerie. Protégée, la jeune femme met au monde Anna, en mai 1940.
Puis, lorsque l'armée allemande passe à l'offensive, Noëlle se retrouve à nouveau seule. La sage-femme qui l'a accouchée l'aidera alors à rejoindre Paris, où son frère les accueille. Noëlle peut enfin élever sa fille dans une certaine tranquillité. Mais un soir, dans une rue de Paris occupé, elle rencontre Hans, qui porte l'uniforme. Leur amour se montre plus fort que la guerre et le jeune Allemand décide de déserter. Lorsque la famille qui accueille Noëlle et Anna est arrêtée, car ils sont Juifs, la mère et la fille retournent en Alsace afin de reprendre la fromagerie familiale. Et quand Paris est libéré de l'occupation, le jeune homme rejoint enfin sa femme et sa fillette en Alsace. C'est le temps de tout reconstruire, de s'aimer sans crainte.
Dans Les Fiancés du Rhin, l'auteure à succès Marie-Bernadette Dupuy nous fait découvrir l'Alsace. Ballotée sans cesse au cours des ans entre deux feux, cette splendide région de France a terriblement souffert de ces conflits successifs opposant la France à l'Allemagne. Malgré tout, au fil des siècles, même si la haine et la rancœur ont été à la base de bien des injustices et des crimes, l'amour se moque des frontières.
MON APPRÉCIATION : Peut-être que cette jolie histoire d’amour saura vous charmer, mais moi, elle ne m’a pas convaincue. Pourtant, c’est plutôt bien écrit, mais j’ai trouvé que les mots n'exprimaient aucune émotion. Par exemple, je n'ai ressenti ni l’horreur face aux affres de la Seconde Guerre mondiale, ni les frissons du grand amour entre Noëlle et Hans, De même, les personnages me sont apparus comme très typés, les deux héros étant tous les deux beaux et blonds (je ne compte plus le nombre de fois où l'auteure l'a répété)!
En quelque part, le tout manque aussi de crédibilité. Ainsi, l’héroïne traverse les atrocités de la guerre sans paraître en être vraiment marquée. C’est dommage que l'annexion de l’Alsace par l’Allemagne soit traitée de façon aussi superficielle, car le sujet m'était grandement inconnu. Ce n’est pas une lecture désagréable, mais pour moi, le rendez-vous fut manqué. Pour conclure sur une note plus positive, j’ai bien aimé en apprendre davantage sur la culture et la cuisine alsaciennes. J’aurais bien mangé un Kougelhopf ou des Bredele, qui sont des pâtisseries traditionnelles de cette région. Éditions JCL, 2010, 790 pages