Puis, alors que Jean-Michel Bélouve évoquait ce dimanche le casse tête insoluble que la taxe carbone imposait au gouvernement, celui ci annonçait sa suppression pure et simple le Lundi.
Bientôt, Ob'Lib' va pouvoir lancer un numéro surtaxé de voyance politique en ligne. Ce qui permettrait il est vrai de mettre un peu de beurre dans les épinards de ce blog dont le rapport revenus/Temps passé est absolument affligeant.
Mais revenons à la Taxe Carbone.
Un bon abandon pour de mauvaises raisons
Certains nous font crédit, dans les commentaires ou par mel, à moi même et Jean Michel Bélouve, d'une petite partie de cet abandon, de par le bruit que nous avons su susciter autour du ClimateGate et des rebondissement de la polémique climatique pendant et après Copenhague.
Je voudrais qu'il en soit ainsi, et loin de moi l'idée de dévaloriser l'influence grrrrandissaaante de la blogosphère libérale en général, et de mon auguste personne en particulier, mais tout comme le fait remarquer JM Bélouve dans son dernier article paru sur Natura Vox, je crains que l'abandon de la taxe Carbone, pour positif qu'il soit, ne résulte que des jeux de la politique et du hasard, et pas d'une authentique prise de conscience officielle des faiblesses de moins en moins contestables des justifications des politiques "anti-carbone". Et, moins que jamais, un débat ouvert sur les vérités et mensonges de l'écologisme politique, à ne pas confondre avec l'écologie scientifique, n'est à l'ordre du jour. Extrait:
Ce qui provoque la décision de report sine die du projet de taxe, c’est la fronde qui s’ensuit au sein même de l’UMP. Les députés de ce parti ne craignent plus de monter publiquement leur désaccord avec une politique qui les a aiguillé vers une impasse. Comme, de plus, le projet est devenu inopérant vis-à-vis des Verts, il n’y a plus qu’à le renvoyer aux calendes grecques. Voila comment se bâtit la politique de la France.
A aucun moment on n’a voulu considérer les doutes grandissants sur la validité du fondement scientifique des politiques carbone. On n’a pas mis en balance la situation économique et financière du pays, qui mériterait que tous les efforts soient concentrés sur le seul redressement de cette situation, et la complète inefficacité de notre taxe carbone nationale sur les émissions globales de gaz à effet de serre. « Il ne faut pas plomber la compétitivité de nos entreprises », déclare le Premier Ministre. Cette question, il n’en avait eu cure lorsqu’il a élaboré le premier texte qu’il a fait voter par le Parlement en 2009 !
La saga de la taxe Carbone est d'abord révélatrice de tous les dysfonctionnements de la démocratie française: Le Parlement a été sommé de la voter après qu'un aréopage très sélectivement composé de personnalités partageant toutes le dogme dominant de l'éco-catastrophisme ait été réuni et ait conduit un ministre de la république qui n'avait absolument aucun mandat pour cela à signer des "engagements du Grenelle de l'environnement". Seule la chance d'une rédaction laissant à désirer a permis le renvoi de cette taxe par le conseil constitutionnel, et seules des considérations politiques - Il ne sert plus les intérêts du président d'essayer de verdir la droite - purement circonstancielles sont à l'origine de son abandon.
Et comme on voit mal de telles circonstances politiquement favorables à nos vues se profiler à l'horizon pour le vote des potentiellement catastrophiques lois Grenelle II, nous devons nous résigner à ce qu'elles soient votées sans l'ombre d'un début de commencement d'examen critique des attendus supposés les justifier.
La Taxe Carbone a mordu la poussière, ne boudons pas notre plaisir, mais bien des combats contre l'environnementalisme coercitif restent à mener.
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