Si ces retrouvailles avec le 7e art ont été fabuleuses avant les Oscars - j'ai vu une douzaine de films en deux semaines, dont la plupart étaient excellents - la cuvée actuelle de cinéma et DVD m'a parfois laissée sur ma faim (surtout au début) mais ça s'est amélioré avec les visionnements.
Le premier film décevant que j'ai visionné a été The Box. La prémisse est intrigante et le film est réalisé par celui qui nous avait donné l'excellent (et culte) Donnie Darko. J'avais donc un minimum d'attentes... Si la première moitié est correctement menée et installe une intrigue satisfaisante, le film s'essouffle ensuite et s'embourbe même dans des considérations qui frôlent le n'importe quoi. Je ne suis pas certain d'avoir tout compris - et peut-être que si j'ai raté l'explication principale, j'ai raté l'intérêt du film - mais je suis habituellement assez bon à décoder les intrigues tarabiscotées et ma foi, le film était malheureusement du genre qui se détériore avec chaque scène, et avec une fin qui, sous le couvert de la surprise mouillée, laisse un goût amer en plus d'être plutôt prévisible et convenue.
Le même soir, j'ai eu beaucoup plus de plaisir à voir le pourtant moyen Whatever works, de Woody Allen. Le cinéaste retrouvait New York après ses films européens, et retrouvait aussi ses tics et habitudes de comédie socio-romantique dominée par un personnage sarcastique et misanthrope. Ces redites sur divers thèmes déjà explorées par Woody font de Whatever works un film moins intéressant que les récents Match Point ou Vicky Cristina Barcelona, par exemple. Par contre, même un Woody moyen comporte son lot de bons moments et de petites trouvailles de réalisation et de scénario. Je retiens ces deux échanges parmi les bons moments du film:
"I was almost nominated for a Nobel prize.
- Yeah, that's right, what was it for, Best Picture?"
et
"Take me some place fun!
- What about the Holocaust Museum?"
Damon est aussi bon au cinéma, dans Green Zone. La bande-annonce laissait presque croire qu'il s'agissait d'un autre volet des aventures de Jason Bourne, puisque l'acteur est, une fois de plus, dirigé par le cinéaste Paul Greengrass. J'avais donc un peu peur que Green Zone ne souffre de la comparaison - je suis de ceux qui ont adorés les deux Bourne signés Greengrass. Si la réalisation très réaliste rappelle le style particulier du cinéaste, le sujet, lui, laisse rapidement l'effet Bourne de côté au profit d'un scénario bien ficelé, d'une crédibilité dérangeante et supporté par des personnages bien développés dans les circonstances.
Du côté du Québec, j'ai pu voir un film d'un tout autre genre: Les 7 jours du talion, de Podz, réalisé à partir d'un scénario de Patrick Senécal (adapté de son roman).
(Par un étonnant concours de circonstances, lors de mon passage au Lac St-Jean, j'ai vu Le talion dans le même cinéma où j'avais vu 5150 rue des ormes l'automne dernier).
Voilà pour le moment... J'ai raté l'occasion de voir Los Abrazos rotos de Almodovar, mais je me reprendrai très bientôt, puisque j'adore ce qu'il a fait auparavant, et que Penelope Cruz est rarement aussi fascinante que dans les rôles qu'elle interprète pour le réalisateur espagnol.
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