« La plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est un fait » (Salut les Terriens)
« Prix Nobel de la Paix, c’est uniquement parce qu’il est noir » (à propos d’Obama, Ca se dispute)
« Si elle n’était pas noire [...], elle ne serait plus là » (à propos de Rama Yade, Ca se dispute)
Ennemi numéro 1 du politiquement correct, coupable de diatribes mémorables contre le vivre ensemble, les droits-de-l’hommisme, l’intégrationnisme, le multiculturalisme et autres créations en isme, à quoi sert le journaliste-chroniqueur Eric Zemmour? Ou plutôt quels intérêts sert-il ? Pourquoi tant de polémiques? Pourquoi occupe-t-il une place aussi unique dans le paysage médiatique français?
Qui est-il vraiment?
Né en 1958, Zemmour n’était jusqu’en 2006 qu’un journaliste ordinaire et discret du Figaro, un de ces rédacteurs qui n’existent que par le prestige du quotidien ou du magazine qui les emploie. Etiqueté de droite, il demeurait loin des projecteurs (pas assez télégénique, peu charismatique…), se cachant derrière une plume brillante pour commenter la vie politique française.
Pourtant en seulement 4 ans, Zemmour va se révéler un terrible polémiste, un pamphlétaire au stylo aiguisé comme une lame, commettant coup sur coup 3 livres chocs aux sujets sensibles: l’antiféminisme (Premier Sexe en 2006), l’antisémitisme (Petit Frère en 2008) et la déliquescence de la France (Mélancolie Française cette année), ouvrages saupoudrés de déclarations volontairement polémiques.
Que s’est-il passé pour que Zemmour devienne plus grand que le Figaro (et que lui-même) en seulement 4 petites années ?
Une des réponses se trouve dans la situation du FN et de la droite dure ou conservatrice des années 2006 à 2010 : une droite en pleine déliquescence, honteuse de son passé et de ses valeurs, persuadée que son salut ne viendrait que par sa gauche. C’est ainsi qu’après avoir cru tuer le FN en 2007, Sarkozy décida de s’attaquer au centre et à la gauche en recrutant quelques têtes de gondoles pour une politique d’ouverture au résultat incertain.
Mais ce que Sarkozy ignorait, c’est que de cette lente agonie allait naître un zébulon chétif, presque maladif, au regard « Droopyen »: Eric Zemmour. Voilà que sur tous les médias pourtant acquis à la gauche depuis des décennies (en 2002 seulement 6% des journalistes osaient se déclarer de droite), ce juif séfarade reprenait le combat que les conservateurs et le FN avaient perdu : lutter contre l’Europe, contre le libéralisme, contre l’immigration, contre la pensée unique, contre l’antiracisme etc…
Pourquoi l’a-t-on laissé exposer sa pensée si minoritaire, si dissidente dans un PAF tout acquis aux valeurs et idées de la gauche?
Pourquoi lui a-t-on ouvert toutes les portes du gotha médiatique, presque malgré lui (n’est-ce pas Laurent Ruquier qui est venu le chercher) ? Pour apporter une voix nouvelle et nourrir le débat ?
Ou Zemmour a-t-il été instrumentalisé (à son insu ??) pour ranimer le FN, ce vieux parti cacochyme au bord de l’extinction et réveiller les électeurs de droite déçus par Sarkozy et sa politique d’ouverture?
En une phrase, son acharnement à provoquer le politiquement correct, à créer la polémique, a-t-il pour but, par un jeu de vase communicant bien connu du PS, d’éclater les voix des électeurs de droite (Sarko, Le Pen, Villepin?) et de faire échouer l’UMP aux présidentielles de 2012?
Pour les régionales de 2010, c’est en tout cas chose faite.
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