jeudi 25 mars 2010
La Vie Sauve
J'ai lu beaucoup de livres sur le cancer, " La Vie Sauve" c'est le seul qui m'ait fait pleurer du début à la fin. Je l'ai lu avec en permanence des larmes qui coulaient et que je ne pouvais contrôler, d'ailleurs je ne cherchais pas à les contrôler. Ce livre est peu épais, j'ai dû le lire en moins de deux heures. d'une traite C'est l'histoire d'une femme qui a un cancer, elle a un regard extrêmement critique sur ce vécu, ses mots m'ont touchée, ça aurait pu être moi, c'est exactement ce que j'ai ressenti, ce que j'ai vécu. C'est poignant de lucidité, de vitalité. J'ai adoré. Je vous le conseille vivement. Je n'ai pas pleuré parce que c'était triste, ça l'ait parfois, j'ai pleuré parce qu'elle touchait juste, parce que ça faisait ressortir plein de ressenti.
C'est Mélilotus qui m'avait donné envie de le lire, merci beaucoup. Voici un livre que je ne suis pas prête d'oublier.
http://melilotus.over-blog.fr/article--la-vie-sauve--42554220.html
En édition poche, il coûte autour de 5€. Il a été écrit à quatre mains et c'est très réussi.
Des extraits mais j'aime tout :
" Je suppose que c'est le bonheur, cette alliance de la lumière, du son et de la douceur de l'air. Le bonheur dure peu de temps, mais, si on lui en laisse la place, il peut occuper un très grand espace. "
" Je suis l'armée d'invasion et je suis le château assiégé. Je suis l'espoir et le désespoir, la force et la faiblesse, la mort et la vie. Je n'en demandais pas tant. Je me serais contentée d'un destin plus simple. "
" Je crois nécessaire d'attendre la convocation du médecin du travail. J'imagine qu'il signera la déclaration officielle de longue maladie et que nous serons quittes. J'attends benoîtement un rendez-vous qui ne vient pas. Je finis par appeler. La secrétaire me répond Votre nom ? Ne quittez pas...
Je l'entends se lever de son siège. Fourrager dans des dossiers. Se rasseoir. Reprendre le combiné.
Tout est normal. Il n'y aura pas de convocation.
Pas de convocation ?
C'est inutile. Vous êtes incurable.
Par chance, je suis assise. La première fois est rude, la première fois que l'on apprend que tout ce qui vous attend, désormais, c'est la mort.
Malade, on n'est pas privé de santé. Ce serait trop facile. On est interdit d'avenir. Interdit de projet. Vous n'avez plus rien à offrir. Plus personne ne vous invitera à cocher une date sur un agenda. Vous n'aurez plus à dessiner de perspectives dans le temps. "
Article tiré de l'Express :
Quel choc! Voici un livre, La vie sauve, qui peut changer une vie. Un livre qui n'est pas seulement le témoignage, bouleversant, d'une femme en rémission mais aussi un immense morceau de littérature. La vie de Lydie avec les mots de Marie. Derrière l'histoire, terrible et belle (oui, belle) de la lutte d'une condamnée, un ton, un style, une vision du monde. Des phrases courtes. Tranchantes. Chargées d'un espoir et d'une vitalité qui n'accompagnent guère, d'habitude, ce genre de documents. Un livre unique. Superbe. A la beauté rebelle.
Lydie Violet est une femme d'aujourd'hui, la quarantaine pimpante, un ex-mari encombrant, ce qu'il faut d'amants et un sourire que rien ne semble pouvoir effacer. Elle est attachée de presse, un métier dans lequel il faut savoir faire semblant. Un jour, dans son bureau des éditions Grasset, Lydie s'effondre. Les pompiers, l'hôpital. Puis le verdict, sans appel: huit ans. Au plus. Lydie apprend qu'elle est atteinte d'une forme rare et incurable de cancer. Elle est devenue "un vieillard dans un corps de blonde". Débute alors le ballet des compromis: l'attente dans les salles d'hôpital, l'humiliation chez le toubib, la chimio que l'on commence par refuser, les questions qui réveillent au cœur de la nuit, les "amis" qui n'appellent plus et s'éloignent... La maladie, c'est le faubourg de la mort - une imperfection dans le monde des règles, que ceux qui se croient vivants ne veulent ni voir ni admettre. Grâce à Lydie Violet et Marie Desplechin, cette maladie que nos sociétés cachent et oublient prend le visage de l'art.
L'époque est à la résignation et au dolorisme. Lydie Violet et Marie Desplechin font l'éloge du combat quotidien. " La maladie, écrivent-elles avec une lucidité à la fois gaie et désespérée, n'est jamais qu'une brusque accélération [...]: à la longue le temps nous aura tous, mais nous avons l'élégance de nous débattre. La seule différence est peut-être que je n'entretiens, moi, aucune illusion sur l'issue du combat." A croire que la menace autorise la légèreté et favorise l'éclosion du talent! Sans doute décrire permet-il de moins subir. " C'est le réel qui flingue, pas les mots pour le dire ", peut-on lire au terme de cette confession époustouflante. Les mots, ici, portent loin. Ils triomphent du silence, de la bêtise et de l'inconséquence du monde.