Plusieurs pilotes ont soulevé leur inquiétude à propos de l'heure tardive du
départ du Grand Prix d'Australie, ce week-end. La course débutera à 17 heures, heure locale, pour permettre aux pays européens de la retransmettre suffisamment tard le matin. C'était déjà le cas
l'année dernière et le coucher de soleil, en fin de course, avait entraîné les critiques de certains pilotes, dont la vision avait été perturbée. Les pilotes confient aujourd'hui leur
frustration de voir que leur opinion n'a pas été prise en considération.
Le Grand Prix d'Australie pourrait rejoindre la cohorte des courses en Asie et Océanie qui se préparent à accueillir des courses de nuit pour les prochaines années, de manière à
être diffusées à une heure d'audiences encore meilleures en Europe. Les discussions sont en cours, mais si cela se fait, ce ne sera pas à l'Albert Park qui n'est pas équipé en
éclairage artificiel, qui n'a peut-être pas la place et les moyens non plus.
Bien que vainqueur la saison dernière, Button ne trouve pas cet horaire à son
goût et déclare : "Cela peut être dangereux. Avec le soleil dans les yeux on peut être gênés car on ne voit pas où on va. Je préférerais courir plus tôt. Faire la course en tête dans ce
cas-là est certainement le mieux. J'espère donc que je pourrai faire comme l'année dernière."
Quant à l'australien Mark Webber, le local de l'étape, il souligne bien que leur avis n'a pas été respecté : "Avoir le soleil dans les yeux n'est évidemment pas le meilleur moment pour
une course de voitures. Ça l'est plutôt pour des raisons commerciales. La prochaine fois, on devrait dire : "C'est super, nous devrions toujours disputer la course à 17 heures." et là je pense
qu'ils mettront la course ailleurs."
Jarno Trulli estime qu'un départ donné juste un peu plus tôt aiderait grandement les pilotes : "Nous avons déjà formulé des inquiétudes l'an dernier mais apparemment ça n'a rien changé." La possibilité d'adapter les visières des casques serait une solution, mais il semble qu'elle n'ait cependant pas été autant travaillée que pour le cas du Grand Prix d'Abu Dhabi, appelé "Grand Prix du soleil couchant" qui se déroule à 20h locales, un horaire dont les pilotes ne se plaignent pas. L'italien ajoute pour cela : "Mis à part avancer l'heure du départ, il n'y a pas grand chose à faire sur la sécurité. Nous avons donné notre avis et c'est tout. Et ensuite la FIA, ou je ne sais qui d'autre, a décidé de maintenir la course au même horaire."
Robert Kubica, qui a été gêné l'année dernière et qui a été impliqué dans un
accident avec Sebastian Vettel à quelques minutes de la fin de l'épreuve, a ajouté que le problème devient extrême dans les trois derniers tours. "L'an dernier, j'avais trouvé ça très dangereux dans les vingt derniers tours, et
particulièrement dans les trois derniers. Le dernier secteur, notamment le dernier virage, il fallait tout simplement le passer à l'aveugle. Je pense que nous devrons faire de même
ce dimanche."