Samedi et dimanche prochains Lance Armstrong et Alberto Contador vont se retrouver pour la première fois depuis le dernier Tour de France ensemble sur une ligne de départ. Ce sera à l’occasion du Critérium International qui, pour la première fois de son histoire, installe son chapiteau itinérant en Corse.
Cette épreuve malgré les explications que l’on peut lire à droite et à gauche n’est cependant pas à considérer comme la première étape de leur duel singulier au cours de cette saison. Pour l’un comme pour l’autre les objectifs ne sont pas les mêmes ...
Au début de la saison, il n’était pas prévu que ces deux coureurs participent à cette épreuve. Lance Armstrong s’y est décidé parce qu’il s’est rendu compte qu’il avait besoin d’étoffer son calendrier de courses. Armstrong, en effet, a peu couru depuis janvier dernier. Il ne s’est aligné qu’à l’australien Tour Down Under et à l’espagnol Tour de Murcie. Même si ses séances d’entraînement se sont densifiées depuis son arrivée, au début du mois, dans la région niçoise ou il possède une propriété, son manque de compétition est évident. D’ailleurs au cours des deux épreuves auxquelles il a participé, il n’est pas montré sous un jour extrêmement flatteur, digne de son rang. Les coureurs qui l’ont côtoyé lors de ces deux courses ont fait remarquer qu’il n’avait encore ni les jambes d’antan ni les réflexes indispensables de la course en peloton.
Il est à noter également que Lance Armstrong apparaît, si l’on se fie à ses dernières déclarations, moins sûr de ses prestations futures qu’il ne le fut au cours de ses années de domination sans partage. Peut-être est-ce une prise de conscience que le poids des ans commence à produire quelques effets ?
Et puis Armstrong n’est pas seulement un coureur cycliste, c’est aussi un homme d’affaires à l’emploi du temps chargé. Certes, lors des stages ou des épreuves, il mène la vie de tout coureur incorporé dans une équipe en partageant ses repas avec ses équipiers ou en participant aux entraînements en commun mais cela ne l’empêche pas le jour du remaniement ministériel français de se rendre à l’Elysée pour offrir un vélo au président Sarkozy.
Armstrong est donc bien maintenant un coureur cycliste ami des émirs, des princes et des présidents.
Ce Critérium International est donc, à mon avis, une épreuve de remise à niveau pour le coureur américain et rien de plus.
Alberto Contador, lui, profitant de sa victoire dans Paris-Nice a rayé le Tour de Catalogne de ses prévisions au profit du Critérium International, épreuve plus courte qui lui permet de se bonifier avant la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège qui font désormais partie de son programme.
Le parcours de l’épreuve convient idéalement au coureur espagnol. Qu’on en juge :
1° étape. Porto-Vecchio-Porto-Vecchio sur une distance de 175,5 km avec arrivée au sommet du Col de l’Ospedale et auparavant franchissement au km 56 de la Côte de Roccapina ( 3 km à 4 % ), au km 92 de Viggianello ( 4,6 km à 5,5 %), au km 115 du Col de la Mela ( 10 km à 6% ), au km 134 du Col de Bacinu ( 10 km à 4,5 % ) et enfin le Col de l’Ospedale.
Ce col, bien connu des cyclo-touristes et cyclo-sportifs est long de 14 km. Il offre une ascension régulière à une moyenne de 6,2 %. Laurent Bezeault, l’ancien coureur, qui fait partie de l’équipe technique de l’organisation et qui a tracé le parcours le compare au Col d’Aspin dans les Pyrénées ( 12,3 km d’ascension à 6,3 % ) ou au Col des Saisies dans les Alpes ( 14,5 km d’ascension à 5,1 % ).
Cette première étape est donc une étape de montagne.
2° étape. Une boucle autour de Porto-Vecchio longue de 75 km avec l’ascension de Pagliaggiolo ( 3 km à 3 % ).
3°. Etape. 7,5 km contre la montre individuel à Porto-Vecchio.
Assurément, c’est un parcours idéal pour Alberto Contador. Mais n’en déduisez pas que ce tracé a été fait pour lui. En cyclisme, les organisateurs proposent mais ce sont les coureurs qui font la course.
Alors je me répète, ce Critérium International n’est absolument pas le premier acte du duel Armstrong-Contador. Mais il sera assurément intéressant de voir les deux coureurs évoluer sur le même terrain entourés des meilleurs coureurs français. Je pense en particulier à David Moncoutié, si volontairement discret depuis le début de la saison.
Jean-Paul