l’air envoie un signe
du lieu où il vente lâchant les hirondelles
tenues dans le poing de la chaleur là-bas
les revoilà obliques ou filant sous les pluies
au ras de nos demeures ouvertes au silence
caresses de l’air neuf
elles s’appuient sur sa transparence fluide
passantes distraites cherchant parfums
de feuilles vert cru boutons éclatés
mérite et récompense du voyage abouti
creusant l’espace
de leurs exercices acrobatiques et sûrs
la peine qu’elles prirent à revenir
s’efface en souplesse sur les saules
qui bordent le jardin au bonjour très naïf
puis s’installent
vérifiant l’appui de leurs pattes pliées
calées sur les branches épargnées du vent
nous avons vu l’hiver je peux le raconter
mais que vaut ma légère parole votre venue
est un salut poli
par les milliers de kilomètres lourds
chères figures pointues et vêtues de futur
vos cris lancés dans la lumière de l’aube
anticipent les creux mélodieux des nids