Vendredi dernier arrivait aux éditions Kana la suite de The Black Butler de Yana Toboso. A cette occasion et pour fêter cette double sortie tant attendue, l’éditeur propose une version collector contenant un range CD ainsi que les volumes 2 et 3 de la série. Une première surprise fort sympathique pour une diable de nouvelle parution…
Black Butler… La suite…
La vie poursuit son cours au manoir des phantomhive, la saison mondaine arrive et l’heure est venue pour le comte et Sebastian de rejoindre la ville pour en profiter en compagnie de Madame Red et sa suite.
Mais comment se laisser aller à la fête quand Jack l’éventreur vient troubler la tranquillité des terres de sa majesté ?! Dans ces deux volumes, notre diable de majordome suivi de Ciel plongera dans les plus obscurs recoins de Londres à la recherche de l’identité de ce mystérieux et sanguinaire assassin. Mais qui se cache derrière le masque de Jack l’éventreur ? Qui notre énigmatique Sébastian va-t-il devoir affronter ?
Un scénario d’Enfer
L’histoire se révèle assez sombre malgré un canevas de personnages originaux aux traits de caractère déjantés. L’auteur fait preuve d’un humour complètement décalé par rapport à l’ambiance générale de sa BD, qui elle demeure du début à la fin plutôt mystérieuse et ténébreuse…
L’intrigue principale est habilement articulée autour du duo Sebastian/Ciel, mais le majordome de Yana Toboso demeure le personnage principal. Il apparaît sur chacune des couvertures des 3 tomes, dans chaque titre de chaque chapitre et sur quasiment toutes les planches, cependant Ciel semble encore porter la trame principale du scénario. Une configuration peu commune qui ajoute à la qualité et l’originalité de cette série. En outre, Sebastian et son maître entretiennent une relation particulière, on ne sait pas vraiment qui tire les ficelles et qui est vraiment le « maître » de ce jeu diabolique.
Enfin, il est désormais possible d’affirmer que l’auteur parvient à faire évoluer ses personnages dans un univers sophistiqué d’un point de vue stylistique et historique. Elle est parvenue à l’issue de ces trois premiers tomes à nous entraîner avec humour dans un univers d’inspiration victorienne cohérent et original en travaillant sur des valeurs sûres de façon sérieuse. D’ailleurs, on la remercie pour sa postface et on attend déjà la suite de ses infos concernant la série !
Un graphisme diablement raffiné
La mangaka adopte un dessin fin et élégant, voire même légèrement sensuel. Le duo principal fait preuve d’attitudes et de poses langoureuses, parfois même proches du yaoi. Cette finesse dans le charac-design et dans le décor met en exergue le côté mystérieux de son intrigue et la face sombre de son héros, Sebastian.
Par ailleurs, l’auteur utilise plusieurs styles de dessin au travers de ses pages et nous dévoile quelques jolies surprises graphiques. Dès l’ouverture de chacun de ses volumes, on découvre des planches dynamiques avec des vignettes de tailles différentes qui parfois se chevauchent sans pour autant gêner le lecteur… C’est un plaisir pour les yeux.
En effet, dès qu’on approche les tomes de The Black Butler dans les étals d’une librairie, on a l’impression d’être confronté à la dernière sortie Yaoi : cependant, quelque chose ne va pas chez ce majordome et dans cette couverture, et c’est au premier regard que l’on constate le délicieux décalage et l’esthétisme de ce manga tout de noir vêtu…
Enfin, Yana Toboso a réussi à créer une histoire intrigante avec un scénario de qualité habilement mis en valeur par un travail graphique raffiné et un jeu de planches intelligent.