Ah, cette douce Monna, qui peut-être ne mériterait pas une messe, mais valait bien au moins que l’on déplace quelques vaillants auteurs pour lui écrire les lettres, qu’elles soient des confidences d’amoureux transis ou des poèmes d‘admirateurs, jusqu‘aux protestations discrètes… D’ailleurs, du courrier, Mona en reçoit depuis des lustres, tant et si bien que le Louvre qui l’héberge depuis des lustres l’a archivé et conservé. Juste comme ça, on ne sait jamais…
Alors nous y voilà : quarante-cinq auteurs se sont précipité la plume pour déclarer ce qu’ils avaient sur le cœur - on débutera même sur une lettre qui propose trois réponses types à renvoyer à ceux qui auront pris la peine d’écrire, mais cette fois, pas du tout dans un but littéraire. Gratuitement. Pour coucher sur le papier tout ce que Mona peut inspirer.
Dans ce jeu épistolaire, Isabelle Cousteil se fait en effet porte-parole de Mona, en ouvrant et fermant le recueil. On découvre un « Oubliez-moi, j’ai passé l’âge » pour tourner la dernière page avec « Aucun jamais ne volera ma place. Sourira bien qui sourira la dernière ». Et entre les deux, des lettres, comiques, troublantes, irritées, moqueuses, discrètes, enthousiastes, et j’en passe et j’en oublie.
Et de temps en temps, Isabele prend le temps de répondre, toujours avec humour, et assumant pleinement son rôle.
Voilà bien un petit livre à ne pas rater, succulent et plein de vie. C’est frais, plus que rafraîchissant, parfois survolté, mais toujours étonnant. Qu’on l’aime ou non, Lisa méritait bien ce petit exercice.