En Russie, la situation est étrange : ce monument de l'histoire littéraire serait en passe de se faire squizzer et le Kremlin reste toujours aussi silencieux sur la question. En outre, un film adapté du roman Anna Karenine, mettant en scène quelques-unes des plus grandes vedettes russes, ne parvient toujours pas à trouver de distributeur dans le pays. Son directeur se lamente, espérant que l'événement culturel d'envergure fera tout de même changer d'avis les potentiels partenaires.
Pour autant, rien ne semble poindre à l'horizon. Pour Natasha Perova, une référence en matière de littérature russe, et fondatrice de la maison d'édition Glas, le problème dépasse largement une simple apathie à l'égard de cet anniversaire. « Les gens lisent de la merde, des textes-poubelles principalement occidentaux. Tolstoï est particulièrement révéré en Russie, mais des événements (comme son centenaire) ne sont plus de grandes fêtes nationales comme ils ont pu l'être, lorsque nous étions coupés du monde et des autres formes de divertissement. »
La faute à l'Occident ? La pilule s'avale difficilement. Le problème avec la culture russe, c'est qu'elle s'est commercialisée à outrance. Et que Tolstoï rencontre le même problème que les jeunes auteurs contemporains qui ne parviennent pas à être publiés. « La jeune génération n'est pas mise en face d'une littérature sérieuse, et forcément la demande pour cela disparaît. »