par Didier Testot.
La crise économique et financière que nous connaissons on le sait n'est pas une crise économique classique de celle que l'on retrouve tous les 3 ans voire un peu plus sur les marchés financiers. Cette crise est systémique car elle a remis en cause tous les fondamentaux jusqu'ici connus, par son ampleur et les leviers de dettes utilisés d'abord pour générer cette crise (immobilier) et aujourd'hui pour tenter de la réparer (dette des Etats). Les données macro-économiques se sont améliorées, la plupart des indicateurs ont montré un début d'amélioration.
La plupart des investisseurs ont donc parmi les raisons d'investir en Bourse, la confirmation de cette amélioration lente mais continue des données économiques et des entreprises qui ont su réagir rapidement ou des pays émergents qui continuent leur croissance insolente.
Aujourd'hui c'est le Portugal le "P" des "PIGS" qui donne des sueurs froides au marché et ce alors même que les européens se réunissent au chevet de la Grèce durant 2 jours. A la clé une solution FMI ou une solution européenne.
Le 1er février dernier, José Socrates, le premier Ministre portugais s'exprimait dans Libération : "Il est extraordinaire que les agences de notation critiquent les gouvernements pour avoir dépensé l'argent qui a permis de sauver le système financier !".
Nous y sommes, les pays endettés doivent faire face aux exigences des investisseurs qu'ils ont aidés à se redresser dans la tempête financière et boursière. Et l'Europe dont on nous vante à chaque élection l'intérêt se révèle à chaque fois non pas comme une zone euro mais comme un patchwork de situation et de contradictions.
En attendant de voir ce que ferons les gouvernants, France et Allemagne en tête divisés à ce jour sur la solution à la situation de la Grèce, les investisseurs auront le loisir de continuer à faire pression.
La seule "bonne nouvelle" de la crise actuelle, d'ailleurs aucun politique n'en parle en ce moment, c'est la faiblesse de l'euro induite par les mouvements de marchés, passant sous 1,33 dollar, au plus bas depuis mai 2009, et donnant un bol d'air aux grandes entreprises exportatrices européennes.
Personne ne se plaindra que l'euro soit déprécié, tellement cette situation reste traditionnellement l'apanage du dollar.
En réalité donc derrière l'apparente tranquilité des marchés financiers qui réalisent une bonne performance depuis le début de l'année, les questions liées aux dettes publiques sont devant nous et personne ne sait exactement comment la sortie de crise peut se passer.
Une seule certitude, pas sans heurts !