L'une des principales qualités du duo britannique Goldfrapp est sa capacité à se renouveler à chaque album qu'il commercialise. En 2008, le duo a surpris le public avec Seventh Tree, un album pop/folk absolument fabuleux et qui tranchait par rapport à Supernature. Mais cette fois-ci, Alison Goldfrapp et son acolyte Will Gregory reviennent avec Head First, un album qui explore un genre bien encombré en ce moment: la pop/électro fortement influencée par les années 80. Mais que vaut ce disque? Réponse tout de suite.
L'exploration de l'album démarre en trombe puisque c'est avec un plaisir non dissimulé qu'on redécouvre le premier single à savoir Rocket. A vrai dire, on avait déjà tout sur ce morceau festif et tubesque mais on regrette tout de même une chose: que ce morceau se soit planté dans les classements britanniques. Et j'avoue que je vois mal Believer (le supposé second single du disque) prendre dignement la relève: bien que ce morceau reprenne les mêmes ingrédients que sa consœur, ce morceau est quand même dynamique. Toujours est-il que ce titre est fort agréable et planant. Alive, piste sur laquelle officie également Richard X, fonctionne elle aussi sur ce modèle mais on retrouve un côté kitsch clairement assumé qui n'est pas sans rappeler les productions de l'époque. A noter que l'interprétation d'Alison est très convaincante sur ces pistes.
Dreaming, la quatrième piste de l'album, marque un clair changement aussi bien au niveau des paroles que de la musique. Ici, on replonge carrément au temps de la new wave (Human League, Depeche Mode ou encore Eurythmics) avec ces paroles et ces musiques qui plongent l'auditeur dans une atmosphère assez sombre et marquée par un certain réalisme. Je l'avoue, j'ai eu un véritable coup de coeur pour cette chanson et je pense sincèrement qu'elle pourrait faire un très bon single. Là aussi, je trouve que l'interprétation d'Alison irréprochable... un très bon point.
Venons-en à la chanson-titre de l'album à savoir Head First: là aussi, la chanson est légèrement sombre mais l'atmosphère est moins lourde. Musicalement parlant, j'ai l'impression d'entendre une chanson d'ABBA (une sorte de I Have A Dream en plus synthétique). Ces influences typiquement abbaesques sont également perceptibles sur Hunt, un mid-tempo synthétique qui me fait penser à The Day Before You Came (dernier single du quatuor suédois). Seule différence entre la chanson de Goldfrapp et d'ABBA: son caractère planant. Shiny And Warm se détache des deux chansons précédentes grâce à son caractère addictif (le refrain rentre et reste facilement en tête) et son rythme légèrement funky. Avant dernière piste de l'album, I Wanna Life, est une piste synthétique dans sa forme la plus classique mais elle n'est pas désagréable (mine de rien, j'ai eu l'impression d'entendre une version synthétique de Sweet Dreams, une chanson du groupe dance LaBouche). Il ne reste que Voicething, la piste de clôture de l'album. Sincèrement, cette piste risque de ne pas plaire à tout le monde car il n'y a pas de paroles... juste des murmures et des effets vocaux sur fond de musique électronique. En ce qui me concerne, je ne la trouve pas mauvaise.
Il est temps de conclure désormais. Sans pour autant égaler leurs précédents opus, Head First a tout de même le mérite de tenir la route du début jusqu'à la fin. Explorer ce style musical était pourtant risqué mais le duo a su faire preuve de savoir faire pour s'en sortir honorablement. Reste à savoir si l'album va marcher: réponse prochainement. Pour écouter Head First dans son intégralité, rendez-vous sur MusicMe.